Le trafic aérien a commencé à reprendre dans la soirée du vendredi 21 mars à l’aéroport londonien de Heathrow, qui a été fermé une bonne partie de la journée en raison d’une panne d’électricité causée par un incendie. Cet incendie, qui a pris dans la nuit de jeudi à vendredi dans un poste de transformation électrique qui dessert l’aéroport, «ne semble pas suspect», ont déclaré vendredi soir les pompiers de Londres.
Des avions ont commencé à atterrir autour de 19H00 GMT, mais il s’agissait, d’après les autorités de l’aéroport, «de vols de rapatriement» pour «les passagers qui ont été déroutés vers d’autres aéroports européens». «Demain, nous prévoyons de reprendre pleinement nos opérations», a déclaré le directeur de l’aéroport, Thomas Woldbye, appelant les passagers à venir «normalement» à l’aéroport.
Toutefois, le directeur de British Airways, Sean Doyle, a prévenu qu’il y aurait un «impact énorme (...) dans les prochains jours» pour les passagers. Plus de 100.000 clients de la compagnie ont été affectés par la fermeture de l’aéroport.
Heathrow est l’un des aéroports les plus fréquentés du monde et dessert 80 pays. Quelque 1.350 avions devaient initialement y atterrir ou en décoller vendredi, avec une capacité de quelque 290.000 passagers, et cette fermeture a entraîné des perturbations en chaîne dans le trafic aérien mondial, avec de nombreux vols supprimés ou reroutés.
L’enquête a été confiée à l’unité antiterroriste de la police londonienne, étant donné l’impact de l’incident «sur une infrastructure nationale critique». «Après une première évaluation, nous ne considérons pas cet incident comme suspect, mais l’enquête se poursuit», a indiqué vendredi soir la police.
«Graves questions»
L’aéroport dispose de plusieurs sources d’électricité pour son alimentation, ainsi que de générateurs de secours, mais l’ensemble n’est pas conçu pour assurer une exploitation complète de l’infrastructure. «Nous devons comprendre ce qui a causé un incident d’une telle ampleur», a déclaré la ministre des Transports Heidi Alexander, promettant que des «leçons seront tirées».
Cet incident montre que Heathrow est «très vulnérable», a souligné le ministre de l’Energie, Ed Miliband. «Comment se fait-il qu’une infrastructure stratégique (...) soit totalement dépendante d’une seule source d’électricité, sans alternative? Si c’est le cas, comme cela semble l’être, c’est un manquement clair d’organisation de la part de l’aéroport», a dénoncé sur X le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (IATA), Willie Walsh.
«Nous ne pouvons pas nous protéger à 100% contre des imprévus de certaine taille, et celui-ci en fait partie», s’est défendu le directeur de Heathrow.
Le coût de la fermeture de Heathrow pour l’aéroport et les compagnies aériennes sera «certainement supérieur à 50 millions de livres (59 millions d’euros)», a estimé pour l’AFP Philip Butterworth-Hayes, consultant dans l’aviation.
Construit en 1946, Heathrow est le plus important des cinq aéroports qui desservent la capitale britannique. Il a obtenu en janvier le feu vert du gouvernement pour la construction d’une troisième piste d’ici 2035.
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