Dans un communiqué, le ministère saoudien de la Culture et de l'information a indiqué jeudi qu'il avait "établi les termes pour l'octroi de licences en vue de l'ouverture de salles de cinéma" et que cette opération commençait "immédiatement". Lorsque les autorités avaient levé en décembre l'interdiction qui frappait les salles de cinéma, elles avaient indiqué que les premiers cinémas devraient ouvrir leurs portes en mars.
La levée de cette interdiction fait partie des décisions d'ouverture du royaume initiées ces derniers mois par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Outre la stimulation d'une industrie cinématographique locale, cette décision confirme la volonté des autorités de faire du secteur du divertissement un élément de transformation sociale dans un pays régi par une version rigoriste de l'islam.
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Peu après l'annonce de la levée de l'interdiction des cinémas, le Fonds souverain saoudien (PIF) avait signé un accord d'intention avec le plus gros exploitant américain de salles de cinéma, AMC Entertainment Holdings, pour la distribution et l'exploitation de salles ainsi que pour des investissements. Le PIF estime que le marché cinématographique saoudien pourrait peser 1 milliard de dollars par an.
Comme la plupart des espaces publics, les salles de cinéma devraient avoir des sections séparées pour les hommes et les femmes et une section pour les familles. Les milieux religieux radicaux, qui considèrent le cinéma comme une menace pour l'identité culturelle et religieuse, ont joué un rôle déterminant dans son bannissement dans les années 1980.