Interpellé à deux kilomètres des lieux du crime deux heures environ après l'attaque, mais mis ensuite hors de cause, Naveed Baloch raconte au journal britannique qu'il sortait de chez un ami quand une voiture de police s'est dirigée vers lui.
"Je me suis arrêté quand ils m'ont appelé. Je leur ai montré tous les documents d'identité que j'avais sur moi", explique le demandeur d'asile.
Les policiers l'auraient alors laissé repartir avant de l'interpeller quelques instants plus tard.
Lors de son interrogatoire, l'homme nie être l'auteur de l'attaque au camion-bélier du 19 décembre qui a fait 12 morts et 48 blessés : "Je leur ai dit calmement que je ne savais pas conduire du tout. Je ne sais même pas faire démarrer une voiture."
"Je leur ai dit que c'était la guerre (...) dans mon pays ; que c'est pour ça que je suis venu ici. Vous, en Allemagne, vous nous donner à manger, un accès au soin et à la sécurité. Vous êtes comme ma mère. Si je faisais de telles choses contre votre pays (...), il faudrait me découper en morceaux", affirme-t-il.
L'homme sera finalement remis en liberté le lendemain, faute d'éléments le mettant en cause.
Pour autant, le demandeur d'asile, qui affirme avoir fui le Pakistan suite à des menaces de mort consécutives à son engagement dans un mouvement séparatiste, dit désormais craindre pour sa famille restée sur place.
"Désormais, tout le monde sait que j'ai fui pour l'Allemagne parce que j'avais peur pour ma vie et que j'ai demandé l'asile ici. Cela rend ma famille très vulnérable et je ne peux rien faire pour la protéger", explique-t-il au Guardian, affirmant que des membres de sa famille vivant au Pakistan ont reçu des menaces.
La police a finalement identifié Anis Amri, le principal suspect de l'attaque, le lendemain des faits, après la découverte d'un document d'identité dans le camion.
Le Tunisien de 24 ans a depuis été tué à Milan (Italie) dans la nuit du 22 au 23 décembre, lors d'un contrôle policier de routine.