Le chef de cabinet de la Maison Blanche Mick Mulvaney a fermement démenti dimanche tout lien "de cause à effet" entre la rhétorique anti-immigration du président américain et les motivations racistes du tireur de Christchurch, qui a tué au moins 50 fidèles musulmans.
"Le président n'est pas un suprémaciste blanc", a lancé Mulvaney sur Fox News.
"Prenons ce qui est arrivé en Nouvelle-Zélande pour ce que c'est -un mal terrible, un acte tragique- et cherchons pourquoi ces choses deviennent courantes dans le monde. Est-ce que c'est Donald Trump? Absolument pas", a-t-il dit.
La démocrate Rashida Tlaib, l'une des deux élues musulmanes au Congrès, avait auparavant affirmé que l'absence de condamnation forte des groupuscules racistes par le président affaiblissait les Etats-Unis.
Donald Trump "est aujourd'hui l'homme le plus puissant du monde" et "il est capable d'envoyer un signal fort et clair", a-t-elle dit sur CNN.
"Nous l'avons fait pour le terrorisme à l'étranger", a-t-elle ajouté. "Nous devons le faire pour le terrorisme chez nous, contre (l'idéologie de) la suprématie blanche qui gagne quotidiennement du terrain alors que nous restons silencieux".
Trump a condamné vendredi "les événements horribles" de Christchurch, tout en estimant que cette idéologie d'une supériorité blanche dans le monde n'était pas une menace "répandue". "Je pense qu'il s'agit d'un petit groupe de personnes qui ont de gros, gros problèmes", a-t-il dit.
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L'auteur des attentats, un extrémiste de droite australien de 28 ans, a revendiqué son acte sur les réseaux sociaux dans un long texte truffé de références racistes et de théories du complot.
Il fait une référence à Donald Trump, qualifié de "symbole de l'identité blanche renouvelée et d'un but commun".
Le carnage a provoqué une vague de solidarité des communautés juive et chrétienne envers les musulmans aux Etats-Unis, avec de nombreux rassemblements oecuméniques.
Il a toutefois alourdi une atmosphère déjà tendue par les propos controversés sur les relations entre les juifs et les Etats-Unis tenus par l'autre élue musulmane américaine, Ilhan Omar, que beaucoup ont qualifiés d'antisémites.
Le débat sur l'intolérance religieuse a rapidement rattrapé M. Trump après la tragédie néo-zélandaise.
"De façon répétée, ce président soutient et encourage les suprémacistes blancs --et au lieu de condamner les terroristes racistes, il les couvre. Ce n'est ni normal, ni acceptable", a assuré dimanche sur Twitter la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand, candidate à la présidence en 2020.
Le président avait notamment provoqué un tollé en déclarant qu'il y avait des gens biens "des deux côtés" après des affrontements entre manifestants antiracistes et néonazis à Charlottesville, en août 2017, qui avaient fait un mort.
Depuis, il a condamné "tous les types de racisme" et appelé à éradiquer "le poison de l'antisémitisme".
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L'ancien vice-président démocrate Joe Biden, qui maintient le suspense sur une éventuelle candidature pour 2020, a dénoncé samedi ces propos de l'époque.
"Nos enfants écoutaient. Notre silence est complice. Avec ces mots, le président des Etats-Unis a créé une équivalence morale entre ceux qui répandent la haine et ceux qui ont le courage de la combattre", a-t-il affirmé. "A ce moment-là, j'ai su que la menace qui pèse sur cette nation était différente de celles que j'avais vécu jusqu'alors".Dimanche, Donald Trump n'a pas évoqué le nationalisme blanc sur Twitter, préférant adresser son soutien à la commentatrice conservatrice Jeanine Pirro, disparue des écrans de Fox News après des remarques dénoncées comme islamophobes.
Ancien juge fédérale désormais aux commandes d'une émission diffusée le samedi soir, Mme Pirro avait semblé remettre en question la semaine dernière la loyauté envers la Constitution américaine d'Ilhan Omar, parce qu'elle porte le voile islamique.
"Les démocrates de la gauche radicale, travaillant en étroite relation avec leur partenaire adoré, les médias Fake News, utilisent tous les tours du manuel pour FAIRE TAIRE la majorité dans notre pays", a affirmé le président.