La France a annoncé de son côté avoir mis "en échec un projet d'attentat, conduit à un stade avancé", après l'interpellation jeudi soir d'un homme lié à la mouvance jihadiste dans un appartement d'Argenteuil (région parisienne), où des explosifs ont été saisis.
L'homme interpellé à Argenteuil avait été condamné en son absence avec Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats de novembre à Paris, en juillet 2015 à Bruxelles dans un procès de filière jihadiste vers la Syrie, ont indiqué des sources policières françaises.
Dans une capitale belge et européenne secouée par les attentats mardi contre l'aéroport et le métro qui ont fait 31 morts et 300 blessés, le secrétaire d'Etat américain John Kerry arrive vendredi pour offrir le soutien de Washington à la Belgique dans la lutte contre le terrorisme.
Les attaques de Bruxelles "soulignent l'urgence" de combattre l'organisation Etat islamique, qui a revendiqué ces attentats, et d'autres organisations extrémistes, a souligné Kerry, jeudi.
Le gouvernement belge, accusé de laxisme, a promis de faire "toute la lumière" sur ces attaques, en rendant jeudi un hommage émouvant aux victimes, dont l'identification se poursuivait.
La police continuait de traquer au moins deux hommes repérés sur des images de vidéosurveillance avec les trois kamikazes qui ont semé la mort à l'aéroport international de Bruxelles et à la station de métro de Maelbeek, mardi, en plein quartier européen.
Dans la nuit de jeudi, elle a interpellé six personnes dans le cadre de l'enquête. Trois d'entre elles étaient "devant notre porte", a précisé un porte-parole du parquet fédéral dont les bureaux se trouvent en plein centre de Bruxelles, à côté du Palais de justice.
Selon le quotidien "La Libre Belgique", ces trois personnes étaient à bord d'une voiture, mais aucun détail n'a filtré sur les motifs de leur présence en face du bâtiment du parquet fédéral.
Lors d'un hommage solennel, le Premier ministre Charles Michel a promis de faire "toute la lumière" sur les pires attaques terroristes jamais commises en Belgique, alors que la polémique montait sur les ratés dans le suivi d'un des suspects, intercepté puis expulsé par la Turquie l'été dernier.
Les noms des deux frères Khalid et Ibrahim El Bakraoui, qui se sont respectivement fait sauter dans le métro de Bruxelles et à l'aéroport, figuraient dans les fichiers antiterroristes américains, selon la chaîne de télévision américaine NBC.
Les médias soulignaient jeudi que la Belgique avait probablement échappé à des attaques d'une ampleur bien supérieure, grâce au démantèlement le 15 mars d'une cellule jihadiste en plein préparatifs et lourdement armée, surprise lors d'une perquisition de routine, ce qui a permis de capturer ensuite Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de Paris.
Bougies, fleurs
Les autorités ont abaissé jeudi soir à 3 le niveau de la menace terroriste en Belgique, soit un risque "possible et vraisemblable" d'attentats. Il avait été relevé à son niveau maximal (4) dans l'heure ayant suivi les attentats.
Fortement endommagé, l'aéroport de Bruxelles ne rouvrira pas avant lundi.
Dans le centre de Bruxelles, la population continuait d'affluer vers l'emblématique place de la Bourse, pour écrire des messages d'hommage à la craie à même le sol, ou y déposer des drapeaux, des bougies ou des fleurs.