"Un exemple interpellant: bien avant les attentats de Paris, un nom de guerre utilisé par l'un des terroristes figurait bien dans plusieurs bases de données (policières) en Belgique, mais pas dans la base de donnée commune", a affirmé dans son journal du soir la RTBF.
La chaîne publique dit avoir pu consulter un rapport intermédiaire du "Comité P", l'organe de contrôle de la police, présenté dans la journée à 14 députés lors d'une réunion à huis clos d'une commission parlementaire.
Parmi les dysfonctionnements, le plus grave est "informatique", selon la télévision publique, qui explique que les cinq polices judiciaires de Belgique disposent de leur propre base de données et qu'elles ne partagent pas toujours correctement leurs informations.
La "police des polices" pointe également des problèmes budgétaires, qui ont eu pour conséquences que "certains problèmes informatiques n'ont pas été réglés" et que "du personnel qualifié n'a pas été engagé", selon la même source.
Le rapport définitif du Comité P est attendu à la mi-avril. Il devrait notamment aborder des allégations publiées la semaine dernière par la presse belge, qui révélait que la police judiciaire avait reçu dès juillet 2014 des informations indiquant que les frères Salah et Brahim Abdeslam, deux membres des commandos de Paris, s'étaient radicalisés et qu'ils préparaient un attentat.
La Belgique a été l'objet de vives critiques, notamment en France, pour n'avoir pas empêché certains des auteurs des attentats du 13 novembre de préparer leurs attaques depuis le royaume, alors qu'ils étaient connus pour leurs liens avec des jihadistes partis combattre en Syrie.