Samedi dernier, une femme se présentant comme Fatima Hadfi - identité qui n'a pu être vérifiée par l'AFP - a appelé une chaîne belge de télévision pour la communauté maghrébine, Maghreb TV, et s'est adressée en direct au présentateur.
Depuis les attentats de Paris du 13 novembre, qui ont fait 130 morts, "je ne vis plus, je survis. Je m'en veux de n'avoir rien vu" de la radicalisation de Bilal, a confié Fatima Hadfi, très émue.
"Mon petit garçon venait juste d'avoir 20 ans. Il vivait comme tout le monde. Il allait à l'école (...) Il était victime de cette société des regards, des paroles : «t'es pas le bienvenu ici», «dégage dans ton pays»", ajoute-t-elle, expliquant que des adolescents comme le sien se heurtent à des barrières pour trouver un emploi.
A l'antenne, elle a raconté que son fils, prétextant des vacances au Maroc, était en réalité parti en Syrie, où il était resté neuf mois.
"C'est des enfants qui ont été pris par un engrenage, des gens qui ont su les manipuler. Ils ont été arrachés de leur famille", déclare-t-elle à propos des jeunes partis en Syrie.
"Tout est fait pour que les parents ne remarquent rien (...) Moi-même je me le suis dit, j'aurais dû être plus à l'écoute de mon fils", a-t-elle ajouté.
Fatima Hadfi a également déploré la lenteur des autorités françaises à lui restituer la dépouille de son fils, demandant à pouvoir l'enterrer, selon l'enregistrement diffusé par Maghreb TV.
L'école bruxelloise Annessens-Funck, que fréquentait le jeune homme avant de gagner la Syrie en février dernier, avait relevé des signes inquiétants de radicalisation du jeune homme mais ce signalement n'était pas parvenu à la police, a rapporté samedi la presse belge.