Si le site de réservation d’appartements, Airbnb, rencontre un franc succès à travers le monde, au Maroc, il peut mener ses utilisateurs et les propriétaires de biens immobiliers à un long séjour derrière les barreaux. C’est en tout cas ce que révèle un article paru sur le très sérieux Telegraph.co.uk.
Selon le journal britannique, des propriétaires british de riads ou d’hôtels au Maroc se rendent de plus en plus compte que le système de réservation de la célèbre plateforme va à l’encontre des lois en vigueur au Maroc.
A l’instar de Bridget Holden qui loue une maison d’hôtes à Asilah : "Je possède la maison d’hôtes pendant des années, mais en juillet, j’ai décidé d’abandonner mon projet" confie-t-elle à Telegraph. Elle explique qu’il est difficile de vérifier l’identité des clients, étant donné que la majorité de ces clients ne possèdent pas de compte en banque et sollicitent des connaissances à l’étranger pour payer en devises. "Nous avons constaté que les personnes qui effectuent la réservation ne sont pas celles qui se présentent sur les lieux. Certains d’entre eux, de jeunes couples marocains, se font passer pour des étrangers et en tant que musulmans célibataires, ils enfreignent la loi. Et nous aussi".
Car, en vertu de l’article 490, les relations sexuelles hors mariages peuvent conduire en prison et les contrevenants risquent de payer des amendes. "Sont punies de l’emprisonnement d’un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n’étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles".
A ce propos, un manager d’un riad à Marrakech explique au journal britannique comment les policiers marocains traquent les couples non mariés qui décident de passer la nuit ensemble : "Ce n’est pas inhabituel d’avoir des espions dans la médina qui informent la police des riads qui ne respectent pas la loi. Ils font irruption en plein milieu de la nuit pour arrêter les couples non mariés et coller des amendes aux propriétaires des lieux". Enfin, cela s’applique uniquement aux Marocains car, évidemment, les étrangers ne sont pas concernés par cette loi.