Alors que le sujet s'enlise depuis une décennie en Australie, le Premier ministre conservateur Malcolm Turnbull entendait trancher la question du mariage gay par "un plébiscite", le 11 février prochain.
En Australie, un "plébiscite", également appelé "référendum consultatif", peut être organisé sur des questions d'intérêt national qui n'ont pas de conséquences pour la Constitution, afin de connaître l'opinion des électeurs. Le vote n'est pas contraignant.
Mais le chef du parti travailliste Bill Shorten a affirmé que le scrutin, qui concernerait 15 millions d'électeurs, serait coûteux et source de divisions. De plus, a-t-il fait valoir, il risque de porter préjudice aux couples homosexuels et à leurs familles, en mettant en question "l'intégrité" de leurs unions. "Ce pays n'a pas le droit de juger les mariages et les relations de certains de nos compatriotes", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
"Ce n'est pas ça l'Australie. Nous pouvons accorder à tous le même droit au mariage par un vote libre au Parlement, et c'est cela qui devrait être fait".
En dépit d'une opinion publique largement favorable au mariage pour tous, l'Australie est à la remorque des nombreux pays occidentaux qui l'ont autorisé.
Les couples du même sexe peuvent nouer des contrats d'union civile et faire reconnaître leur relation dans la plupart des Etats australiens, mais ces unions ne sont pas reconnues au niveau fédéral.Partisan de longue date du mariage entre personnes de même sexe, Malcom Turnbull a expliqué que ce "plébiscite", dont le coût a été estimé à 170 millions AUD (115 millions euros), permettrait à tous les Australiens de s'exprimer.
Il a toutefois souligné que son résultat ne s'imposerait pas au Parlement, qui examinera de toute façon le projet.Il avait également reconnu que l'organisation du scrutin lui-même pourrait être bloquée par l'opposition travailliste au Sénat, où les conservateurs n'ont pas de majorité absolue.