L'algérien de 46 ans, Soufian Abbar El Houari, qui a passé 5 ans de prison à Guantanamo aux Etats-Unis, vient d'être condamné ce lundi par la justice belge à 12 ans de prison.
"Il ne fait aucun doute que, tant lorsqu'il se trouvait en Syrie que lorsqu'il se trouvait en Belgique, Soufian Abbar El Houari a joué un rôle de dirigeant au sein d'une organisation terroriste, par de l'endoctrinement, du soutien, des conseils, du financement et de l'acheminement de candidats jihadistes depuis la Belgique vers la Syrie", a indiqué le jugement du tribunal correctionnel de Bruxelles, cité par l'agence de presse belge.
Soufian Abbar El Houari avait été interpellé en 2002 en Géorgie puis incarcéré de 2003 à 2008 à la prison de Guantanamo (Cuba) par les autorités américaines, qui le soupçonnaient d'avoir fait partie d'un groupe de combattants tchétchènes, selon Belga.
Entre 2013 et 2014, pendant 14 mois, il avait rejoint les rangs de groupes islamistes radicaux (front Al-Nosra et l'organisation Etat islamique) en Syrie, d'où il saluait notamment des attentats commis en Europe lors de prêches prononcés devant des centaines de personnes, selon des vidéos évoquées dans le jugement.
Domicilié à Bruxelles à partir de 2014, il avait été placé sous écoute, ce qui a permis de découvrir qu'il se faisait appeler "cheikh" et qu'il avait assuré à ses nombreux contacts en Turquie et en Syrie que "des jeunes veulent venir bientôt", selon le tribunal.
Soufian Abbar El Houari a été arrêté en juillet 2015 non loin du port d'Anvers (nord) alors qu'il s'apprêtait, avec trois autres prévenus, à commettre un holp-up chez un trafiquant de drogue présumé. Le butin espéré, soit quelque 700.000 euros, devait notamment servir à financer les activités de groupes jihadistes en Syrie, d'après l'enquête.
Sept autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de 18 mois à 4 ans de prison pour avoir pris part aux activités illicites de Soufian Abbar El Houari, dont un autre ancien détenu de Guantanamo, Moussa Zemmouri, condamné à 40 mois de prison avec sursis pour complicité dans la tentative de braquage.