Avec plus de 998.000 décès au 11 mai selon l'université Johns Hopkins et au rythme de centaines de morts par jour, la barre fatidique devrait être atteinte d'ici ce week-end ou au début de la semaine prochaine.
Après plusieurs mois de recul de la pandémie de coronavirus dans le pays officiellement le plus endeuillé du monde (devant le Brésil, l'Inde et la Russie), les Etats-Unis enregistrent depuis un mois une hausse quotidienne du nombre de cas.
Le pays se retrouve dans un contexte de levée des obligations de port du masque, désormais simplement conseillé en intérieur dans la majorité du pays, et d'une quatrième dose de vaccin qui n'est ouverte pour l'instant qu'aux plus de 50 ans.
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Le rebond du nombre de cas est lui dû à des sous-variants d'Omicron, plus transmissibles que les souches précédentes. Ses effets semblent toutefois moins graves sur une population complètement vaccinée à 66%, et à plus de 90% pour les plus de 65 ans.
Après plus de deux ans de pandémie et plusieurs vagues de variants du coronavirus, l'Amérique entend tourner la page de la pandémie.
Effervescence new-yorkaiseA l'instar du retour en grâce de l'aimant économique et culturel qu'est New York, incroyable mosaïque de communautés et de classes sociales qui paraît avoir retrouvé son effervescence légendaire.
New-Yorkais, touristes américains et étrangers reviennent dans les théâtres de Broadway, se photographient sous les enseignes publicitaires numériques géantes de Times Square, grimpent sur la statue de la Liberté, se baladent en carriole à Central Park, à pied et à vélo sur le pont de Brooklyn, se précipitent dans les plus beaux musées du nord de Manhattan et admirent du haut des plus récents gratte-ciel ce monstre urbain niché au bord de l'Atlantique.
Autant d'attractions qui rouvrent progressivement depuis 2021 et font la réputation mondiale d'une mégapole de 8,4 millions d'âmes.
Midi et soir, la circulation est de nouveau infernale au centre de Manhattan, son poumon financier et commerçant.
Les files d'attente s'allongent devant les dizaines de milliers de restaurants, échoppes, camions de ventes à emporter pour cols blancs et cols bleus. Les terrasses les plus branchées de Manhattan et de Brooklyn sont de nouveau bondées.
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«Cela faisait longtemps qu'on attendait» ce retour de New York, souffle Alfred Cerullo, qui dirige Grand Central Partnership, un lobby pro-business de Manhattan. «Sans aucun doute, dit-il à l'AFP, on ressent l'énergie des gens dans la rue.»
Cauchemar de 2020Le contraste est saisissant avec le cauchemar du printemps 2020.
Epicentre de la pandémie, la «ville qui ne dort jamais» s'était vidée pendant des semaines, désertée comme dans un film de science-fiction.
Les immenses artères de Manhattan et de Brooklyn n'étaient animées que par les sirènes anxiogènes des services de secours, avec des hôpitaux débordés et des morgues contraintes d'entreposer les corps de victimes dans des camions frigorifiques.
Janice Maloof-Tomaso, une infirmière qui travaillait à l'époque près de Boston, se rappelle que beaucoup de soignants n'ont pas supporté de «voir la mort». «Certains ont été traumatisés, et beaucoup sont partis.»
Environ 40.000 New-Yorkais ont perdu la vie en raison du Covid depuis le printemps 2020 et tant l'île de Manhattan que les gigantesques quartiers de Brooklyn et du Queens plus à la mode et populaires gardent des stigmates de la pandémie.
Faute de clients pendant des mois, des milliers de petits commerces ont mis la clé sous la porte, leurs vitrines étant toujours couvertes de planches de bois ou d'affiches d'agents immobiliers.
Commerçant «inquiet»Parmi ces petits patrons de magasins, Frank Tedesco tient une bijouterie dans le très huppé comté de Westchester, au nord du Bronx.
Il confie à l'AFP avoir sauvé sa boutique en 2020 grâce à des aides publiques et son propre patrimoine, mais il se sent «évidemment inquiet» car il ne «(sait) pas ce qu'il va se passer» et comment il pourrait supporter un autre «choc» économique provoqué par un retour de l'épidémie.
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Traumatisés par le cauchemar de 2020, les New-Yorkais restent sur leurs gardes. Le masque est encore très courant dans la rue et en intérieur -et obligatoire dans les transports.
Et le télétravail est entré dans les mœurs: d'après le baromètre hebdomadaire de l'entreprise de sécurité Kastle, le taux d'occupation des bureaux à New York plafonne toujours à 38%.
Le patron de la banque d'affaires Goldman Sachs, David Solomon, a reconnu le 2 mai sur CNBC que le taux de salariés de retour au bureau atteignait tout juste 50 à 60% des effectifs, contre 80% présents avant le Covid.