Dans le détail, ce sont les réserves de maïs qui ont fait l’objet de la plus importante révision par l’USDA (département de l’Agriculture) dans son rapport mensuel WASDE, en baisse de 2,4 millions de tonnes par rapport à la précédente estimation.
Cet ajustement est notamment justifié par une baisse de l’estimation de production mondiale (-2,3 millions de tonnes), principalement en Ukraine (-1 million) et en Afrique du Sud (-1,3 million).
Parallèlement, le ministère américain s’attend désormais à une consommation mondiale plus élevée que dans le rapport de février, avec un million de tonnes supplémentaires au Brésil.
Même modifiés à la baisse, les stocks de maïs resteraient sensiblement supérieurs à ceux constatés ces deux dernières années.
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Quant au soja, la contraction de 1,7 million de tonnes des estimations de stocks de fin de période s’explique surtout par une production brésilienne inférieure d’un million de tonnes aux précédentes projections.
Cela n’empêche pas l’USDA de remonter de 3 millions de tonnes les volumes d’exportation attendus pour le Brésil, intégralement absorbés par la Chine, dont les importations s’élèvent d’autant.
En revanche, la Chine devrait acheter moins de blé sur le marché mondial (-1 million de tonnes), selon l’USDA.
«On acte l’idée que la Chine importe moins de blé que ce qui était prévu, et moins que l’année dernière», a commenté Gauthier Le Molgat, PDG d’Argus Media France.
Le ministère a musclé son estimation de consommation mondiale de blé (+1,4 million de tonnes), tirée par l’Union européenne (+1 million).
Pour Gauthier Le Molgat, les prix compétitifs du blé ont accéléré son utilisation pour la consommation animale, au détriment du maïs notamment.
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Globalement, «les stocks un petit peu en baisse» pour blé, maïs et soja, «c’est un élément positif» pour les cours, a-t-il souligné. «On digère les chiffres en se disant que c’est moins pire que ce qu’on attendait.»
«Le rapport a eu très, très peu d’impact sur les marchés», a commenté Damien Vercambre, du cabinet Inter-Courtage, pour lequel les opérateurs vont rester dans des marges resserrées.
«Quant on n’a pas de problème aux États-Unis et au Brésil, on peut avoir un stock un peu léger» en maïs, a ajouté l’analyste.
«Le rapport est un non-événement», a abondé Dewey Strickler, d’Ag Watch Market Advisors.
Parmi les autres enseignements du rapport WASDE, la nouvelle montée en régime attendue des exportations ukrainiennes, avec un million de tonnes de plus en blé et 1,5 million pour le maïs.
«Le chiffre de février est énorme» pour les exportations ukrainiennes, soit 7 millions de tonnes. «C’est presque mieux qu’avant la guerre.»