"Nous estimons que sa remise (aux autorités françaises) peut avoir lieu d'ici une dizaine de jours", a déclaré la porte-parole du parquet, Roumiana Arnaoudova, lors d'une conférence de presse à Sofia.
Mourad Hamyd avait été refoulé le 28 juillet de Turquie alors qu'il arrivait de Bulgarie. Il est accusé d'avoir cherché à rejoindre les rangs de l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie.
L'audience d'extradition de mercredi sera basée sur un mandat d'arrêt européen émis le 29 juillet par la France "pour activités terroristes et appartenance à un groupe criminel organisé en vue de préparer des actes terroristes", a précisé Mme Arnaoudova.
Si Mourad Hamyd donne son accord, l'extradition pourra être exécutoire à l'issue d'un délai de rétractation de trois jours. S'il refuse d'être extradé, une audience d'appel pourra avoir lieu après sept jours.
La disparition de Hamyd, un étudiant de 20 ans, avait été signalée par sa soeur dès début juillet au commissariat de Charleville-Mézières (nord-est). Depuis, son nom figurait dans le système d'information Schengen (SIS) "comme personne disparue, pas recherchée", a précisé Mme Arnaoudova.
Le suspect est arrivé en Bulgarie le 26 juillet, voyageant en train depuis la Hongrie et la Serbie, a indiqué le parquet bulgare, soulignant que la France avait été "informée" de cette arrivée.
Hamyd voyageait seul et était doté de sa carte d'identité française. Il a affirmé vouloir effectuer un voyage touristique d'une semaine en Bulgarie, a précisé la porte-parole.
Le Français a quitté la Bulgarie le 28 juillet en milieu de journée à Kapitan Andreevo/Kapikule, le principal poste-frontière bulgaro-turc.
Immédiatement refoulé par les autorités turques, sur la base d'une interdiction de séjour de cinq ans dans ce pays, le Français a alors été placé en garde à vue pour 24 heures. Il a entre-temps été signalé par Paris comme "cherchant à rejoindre l'Etat islamique" et "particulièrement dangereux", selon Mme Arnaoudova.
Sa détention a été prolongée après l'émission du mandat d'arrêt français le 29 juillet, a-t-elle ajouté.
En janvier 2015, Mourad Hamyd avait été placé en garde à vue pendant 48 heures en France au lendemain de l'attentat contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, qui avait fait 12 morts, avant d'être relâché sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.