Hier, dimanche 19 septembre, l’équipe dirigée par le professeur Karim Fizazi, qui officie au centre anti-cancer Gustave Roussy de Villejuif, a dévoilé à l’occasion de l’ESMO les résultats pour le moins impressionnants d’un nouveau protocole contre le cancer de la prostate au stade métastatique.
Associant trois traitements, ce protocole permet en effet de multiplier par plus de deux la survie des patients sans progression de la maladie, alors que le stade métastatique du cancer de la prostate ne permettait jusqu’en 2015 de garantir que trois ans de survie après l’établissement du diagnostic.
Six ans plus tard, la médecine a évolué à pas de géants et aujourd’hui, cette maladie naguère traitée avec de l’hormonothérapie afin d’empêcher l'organisme de produire les hormones masculines qui nourrissent la tumeur, est aujourd’hui soignée grâce à la combinaison de plusieurs traitements.
La combinaison entre hormonothérapie et chimiothérapie a ainsi laissé place à l’association d’hormonothérapies différentes avec dans les deux cas des résultats probants améliorant la survie médiane de 7 à 14 mois.
Mais aujourd’hui, c’est bien le mélange de trois traitements, à savoir la chimiothérapie et deux hormonothérapies, dans le cadre de l’étude PEACE-1 qui a rassemblé 1173 dans plusieurs pays européens, qui porte ses fruits même dans les cas les plus graves.
«La survie sans progression du cancer est ici très nettement améliorée: elle passe de deux ans pour des patients qui reçoivent seulement deux traitements à plus de quatre ans et demie pour ceux qui ont les trois. C'est deux ans et demi d'une vie plus sereine, et le risque de progression tumorale est réduit de 50%!» explique le professeur Karim Fizazi, cité par France Inter.
«Rare» et «très impressionnant», c’est ainsi que le médecin qualifie ce résultat inédit dans la lutte contre ce cancer. Et pour cause, poursuit-il «la survie globale est également améliorée avec un risque de décès réduit de 25%, même pour les cas les plus graves avec beaucoup de métastases. Pour eux, on passe de 3 ans et demie à peu près d'espérance de vie à cinq ans!».
Sans effets seconds secondaires problématiques pour les patients, ce nouveau protocole est donc en passe de devenir le nouveau traitement standard administré aux patients.