Le président séparatiste catalan Carles Puigdemont a en effet informé jeudi le gouvernement espagnol que la Catalogne n'avait pas déclaré l'indépendance mais pourrait le faire si Madrid poursuivait la "répression", notamment en suspendant l'autonomie.
"Si le gouvernement de l'État persiste à empêcher le dialogue et poursuivre la répression, le Parlement de Catalogne pourra procéder, s'il l'estime opportun, au vote d'une déclaration formelle d'indépendance qu'il n'a pas votée le 10 octobre", écrit-il dans une lettre adressée au chef du gouvernement Mariano Rajoy, après avoir évoqué la menace de suspension d'autonomie.
Le président de l'Exécutif catalan avait un second délai jusqu'au jeudi 19 octobre à 10H00 pour clarifier s’il avait déclaré ou non, le 10 octobre au parlement catalan, l’indépendance de cette région, après une première réponse envoyée lundi dernier.
Puigdemont a relevé, en outre, que la suspension de la déclaration d’indépendance est toujours en vigueur et que l’application de l’article 155 de la Constitution, qui prévoit la suspension de l’autonomie, est du ressort du gouvernement central.
"Que l’unique réponse du gouvernement soit la suspension de l’autonomie, malgré nos efforts de dialogue, indique une absence de prise de conscience du problème et qu’on ne veut pas dialoguer", a-t-il déploré.
Le président de la région de la Catalogne avait demandé lundi dernier un délai de deux mois pour négocier avec Madrid une sortie politique de la crise en Catalogne, sans préciser s’il a déclaré ou non l’indépendance de la Catalogne.
Dans une lettre adressée au chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, Puigdemont a demandé une réunion "le plus tôt possible" et a proposé un délai de deux mois pour mener des négociations en vue d’une solution politique.
Lors d’une intervention la semaine dernière devant le Congrès des députés (chambre basse) pour informer de la situation en Catalogne, Mariano Rajoy avait indiqué que Puigdemont a jusqu’à lundi à 10H00 (08H00 GMT) pour clarifier s’il a déclaré ou non l’indépendance, que les effets de cette déclaration aient été suspendus ou pas.
Un second délai allant jusqu'au jeudi 19 octobre à 10H00 lui avait accordé pour faire machine arrière, avant de recourir à l'article 155 permettant de suspendre l'autonomie de la Catalogne.