"L'activité se poursuit et la possibilité de nouvelles descentes de flux pyroclastiques (composé de cendres, de boue, d'eau, et de roches à haute températures, ndlr) dans les prochaines heures ou les prochains jours n'est pas à exclure, il est donc recommandé de ne pas rester près de la zone affectée", a indiqué l'institut guatémaltèque de vulcanologie (Insivumeh).
Par ailleurs, l'Institut met en garde contre les risques de glissements de terrain en raison de fortes pluies survenant en fin de journée.
Le volcan, d'où s'échappait une colonne de fumée et de cendres, a continué mercredi à émettre des explosions de faible intensité à la fréquence de quatre ou cinq par heure.
Mardi soir, une forte explosion dans le cratère avait de nouveau semé la panique parmi les habitants qui avaient regagné leurs villages. Secouristes, policiers et militaires ont également été contraints de quitter les lieux, avant d'être autorisé mercredi matin à reprendre leurs opérations de recherche de disparus dans la "zone 0".
Dimanche, les projections spectaculaires de lave et de cendres de ce cratère culminant à 3.763 mètres et situé à 35 kilomètres au sud-ouest de la capitale Guatemala ont semé la désolation dans les bourgs ruraux situés sur le flanc du volcan, faisant au moins 99 morts et près de 200 disparus dans la municipalité d'Escuintla et ses environs. Seuls 28 corps ont jusqu'ici pu être identifiés.L'éruption a également fait 46 blessés et entraîné l'évacuation de 12.089 personnes, selon la Coordination nationale de lutte contre les catastrophes naturelles (Conred). La catastrophe a affecté, à divers degrés, un total de 1,7 million de Guatémaltèques.
Sergio Cabañas, directeur des opérations de secours de la Conred, a annoncé que les fouilles seraient menées à leur terme dans toute la zone, même s'il reconnaît que la probabilité de retrouver des survivants est infime 72 heures après le drame.
"Si on est piégé dans le flux pyroclastique il est difficile de rester en vie", a-t-il souligné, ajoutant que certains corps totalement calcinés pourraient ne jamais être retrouvés.
Mercredi, des policiers étaient chargés de peindre en rouge les amas de débris déjà fouillés par les secouristes dans les hameaux les plus touchés de San Miguel Los Lotes et El Rodeo. Sur place, de nombreux volontaires apportaient eau et nourriture aux secouristes.
"Nous sommes venus soutenir ces personnes qui risquent véritablement leur vie", commentait à l'AFP Gladys Vian, femme au foyer de 56 ans venue du village voisin de San Juan Comalapa.
De nombreux pays tels que les Etats-Unis, le Chili, le Mexique ou le Venezuela ont proposé leur aide aux autorités guatémaltèques, mais ces offres ne se sont pas concrétisées faute d'appel officiel du gouvernement, qui dit attendre le feu vert de la Conred qui coordonne la protection civile.
"Nous sommes préparés et prêts pour que la Conred, entité responsable des urgences, nous autorise à lancer un appel international", a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux Guatémaltèques manifestaient leur frustration face à la passivité du gouvernement du président Jimmy Morales sur ce dossier.
Le Volcan "de Fuego" était déjà entré en éruption en janvier 2018. En septembre 2012, son précédent réveil avait entraîné l'évacuation de quelque 10.000 personnes résidant dans des villages situés sur le flanc sud.
Deux autres volcans sont également actifs au Guatemala: le Santiaguito (ouest) et le Pacaya (20 km au sud de la capitale). Ce petit pays d'Amérique centrale est situé sur la "Ceinture de feu du Pacifique", une zone qui concentre environ 85% de l'activité sismique terrestre.