Le sinistre s'est déclaré peu après minuit dans un bâtiment de trois étages de la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong, avant d'être maîtrisé moins d'une heure plus tard, selon la police locale.
D'après des constatations préliminaires, l'incendie aurait été allumé volontairement, a indiqué la police de Qinqyuan sur son compte officiel Weibo -le Twitter chinois-, et les autorités locales assuraient que "les investigations suivaient leur cours".
"Selon les premiers éléments de l'enquête, un suspect a pris part à une dispute, avant de bloquer la porte (de l'établissement) avec une moto et de mettre le feu", a rapporté la télévision étatique chinoise CCTV.
La police a annoncé lundi à la mi-journée avoir interpellé le suspect, un homme de 32 ans, dans un village dépendant de la municipalité voisine de Yingde, peu après que les autorités ont affiché leur intention d'offrir une récompense de 200.000 yuans (26.000 euros) pour toute information menant à sa capture.
Le suspect affiche des marques de brûlure à la hanche, avait précisé la police sur Weibo.
Les autorités n'ont pas fourni de précisions sur la localisation exacte de l'établissement incendié, mais la presse d'Etat évoquait un "petit" établissement de karaoké.
Se réunir avec ses amis ou collègues pour chanter, en journée ou jusque tard dans la nuit, est un loisir extrêmement populaire en Chine, où les établissements de karaoké de toutes tailles prolifèrent.
Pour l'essentiel, il ne s'agit pas de bars, mais de bâtiments couvrant souvent plusieurs étages et alignant des dizaines de "salons" individuels distincts le long d'étroits corridors.
La maison de karaoké incendiée à Qingyuan était de dimension beaucoup plus modeste et ne comportait qu'un unique couloir pour y accéder, dont le suspect aurait bloqué la sortie, d'après CCTV, un facteur susceptible d'avoir alourdi le bilan du drame.
Cinq blessés rescapés du sinistre ont été hospitalisés, selon CCTV.
Une vidéo diffusée par le quotidien officiel Global Times, mais dont la provenance n'était pas précisée et dont l'authenticité n'a pu être vérifiée, montrait un bâtiment dévoré par les flammes en pleine nuit sous les yeux de passants, dans une rue bordée d'arbres, ainsi qu'au moins un véhicule de secours.
Les incendies mortels sont fréquents en Chine, où les règles de sécurité sont souvent négligées.
En mai 2015, 38 personnes avaient trouvé la mort dans l'incendie d'une maison de retraite de Pingdingshan, dans la province du Henan (centre).
Un drame qui s'était soldé, en décembre 2017, par des peines de prison infligées à 21 personnes, dont des fonctionnaires ainsi qu'un entrepreneur ayant employé des matériaux de construction inflammables pour le bâtiment.
Les autorités chinoises avaient établi après l'incendie que les issues de secours n'étaient pas conformes aux normes et que les contrôles de sécurité, la surveillance des installations électriques et le protocole à suivre en cas de sinistre présentaient tous des défaillances.
En novembre dernier, un incendie avait fait 19 morts et huit blessés dans une pension du sud de Pékin, où les loyers très bon marché attirent souvent les migrants des provinces chinoises.