Il y a "une liste de 400 victimes et nous avons découvert des vidéos, des photographies, des registres de santé et des archives qui accréditent le fait que ces personnes, portées disparues et même assassinées (...) se trouvaient effectivement dans la prison nationale La Modelo", a déclaré le directeur du service technique d'investigation (CTI) du Parquet, Julian Quintana.
"Nous avons des registres de visiteurs et aussi de personnes qui purgeaient une peine ou étaient en préventive", a-t-il ajuté, lors d'une émission à la radio publique.En février dernier, le Parquet avait annoncé qu'il enquêtait sur des faits de tortures et de démembrements dans la même prison,et fait alors état d'une centaine de cas de disparition.
A l'époque des faits, entre 1999 et 2003, la prison Modelo comptait parmi ses détenus de nombreux guérilleros d'extrême gauche et paramilitaires d'extrême droite, acteurs du conflit armé qui déchire la Colombie depuis plus d'un demi-siècle et a fait au moins 260.000 morts et 45.000 disparus.
L'enquête se base sur les témoignages d'ex-paramilitaires, démobilisés sous la présidence d'Alvaro Uribe (2002-2010) et qui "ont décrit au Parquet ces faits macabres survenus dans le cadre d'une guerre interne entre paramilitaires et guérilleros dans la prison", a expliqué Julian Quintana.
Maintenant "il s'agit de vérifier que ces noms, ces personnes (présumées assassinées) se trouvaient dans la prison La Modelo", a ajouté le fonctionnaire du Parquet, précisant que l'enquête allait aussi porter sur "d'autres prisons du pays, comme celles de Popayan et la Modelo de Santander" où des cas similaires sont suspectés.