Destitué le 14 décembre, le président Yoon Suk Yeol, destitué par le Parlement, est cloîtré dans sa résidence dans les hauteurs du quartier chic de Hannam à Séoul. Depuis qu’un mandat d’arrêt a été délivré contre lui, le 31 décembre dernier, pour sa déclaration ratée de la loi martiale le 3 décembre, des centaines de ses partisans se sont rassemblés dans les alentours.
Agitant des bâtons lumineux rouges et des drapeaux sud-coréens et américains, ils se disent prêts à en découdre pour le défendre. Parmi eux, des youtubeurs d’extrême droite bien connus et des prédicateurs chrétiens évangéliques, qui figurent parmi les derniers soutiens inconditionnels du président déchu avec lequel la droite traditionnelle a en majorité pris ses distances.
«Nous sommes rassemblés ici aujourd’hui, prêts à risquer nos vies», affirme à l’AFP Lee Hye- sook, 57 ans, qui accuse l’opposition d’«essayer de transformer notre pays en un Etat socialiste similaire à la Corée du Nord».
«C’est une lutte contre les forces anti-étatiques. Nous sommes confrontés à une situation où notre pays peut préserver la démocratie libérale ou la perdre», affirme Choi Sung-hwan, 47 ans, arrivé sur place jeudi soir. «Nous devons nous battre jusqu’au bout. Il ne s’agit pas seulement de protéger le président, il s’agit de protéger la démocratie libérale», ajoute-t-il.
Échec de la tentative d’arrestation
Ce vendredi, vers 08H00 (jeudi 23H00 GMT), une équipe du service anticorruption, qui centralise l’enquête pour «rébellion» contre Yoon Suk Yeol, a pénétré dans la résidence présidentielle pour tenter d’arrêter le président déchu, qui avait auparavant ignoré trois citations à comparaître pour être interrogé.
Arrivée à bord de cinq voitures, dont le trajet a été suivi en direct depuis l’aube par les télévisions sud-coréennes, cette équipe a été bloquée un long moment par un minibus garé en travers de l’entrée de la résidence, avant de pouvoir y accéder.
Selon les médias sud-coréens, un face-à-face tendu a eu lieu entre les gardes du corps du président et les policiers venus l’arrêter. Après six heures de confrontation, ces derniers ont finalement abandonné leur tentative de détention de Yoon Suk Yeol. Ils ont jusqu’à lundi pour exécuter le mandat d’arrêt délivré par un tribunal de Séoul, qui expire au bout de sept jours.