Quatre millions de contaminés en quatre mois, et surtout plus de 277.000 décès: c'est le lourd bilan de la maladie du Covid-19 depuis son apparition fin décembre en Chine centrale, selon le comptage mondial réalisé par l'AFP à partir de sources officielles samedi soir.
Et ces chiffres sans doute bien inférieurs à la réalité.
Parfois des résurgences inattendues conduisent à des mesures préventives fortes, comme le montre la fermeture jusqu'à nouvel ordre de tous les établissements nocturnes décrétée samedi soir par les autorités de Séoul.
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Un jeune homme a contaminé des dizaines de personnes en fréquentant le week-end dernier des établissements d'un quartier branché de la capitale de la Corée du Sud, pays souvent cité en modèle pour sa gestion de la crise sanitaire.
Cet exemple sera sans doute médité par certains pays européens parmi les plus touchés sur la planète. Le reflux continu de l'épidémie depuis plusieurs semaines permet d'y enclencher lundi la fin d'un confinement au coût économique astronomique: c'est le cas de l'Italie, l'Espagne et la France.
L'allègement des mesures en vigueur est très progressif, et différencié. En France, les restrictions seront davantage levées dans les départements "verts" que dans les "rouges". En Espagne, les deux principales villes, Madrid et Barcelone, resteront à l'écart de la nouvelle phase de déconfinement.
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Ailleurs sur le Vieux Continent, on desserre certaines restrictions lundi en Belgique, Grèce, République tchèque, Croatie, Ukraine, Albanie, au Danemark et aux Pays-Bas, après la Turquie dès dimanche.
A l'opposé, la Russie répertorie officiellement quelque 10.000 nouveaux cas de Covid-19 chaque jour, et a dû renforcer son dispositif.
Le pays européen le plus endeuillé, et le deuxième au monde, reste le Royaume-Uni (au moins 31.000 morts). Son Premier ministre Boris Johnson, lui-même rescapé du Covid-19, doit s'exprimer ce dimanche 10 mai 2020.
Mais seuls de légers assouplissements sont attendus, comme la réouverture des magasins de jardinage, ce hobby so british. Dans cette période angoissante, "les gens commencent à réaliser les avantages pour le bien-être mental" de ce loisir, note Jo Thompson, qui a remporté plusieurs prix horticoles.
Il est en revanche question d'introduire une quarantaine obligatoire de quatorze jours pour les voyageurs entrant au Royaume-Uni, ce qui suscite l'inquiétude d'un secteur aérien déjà fortement déstabilisé par la pandémie.
"Nous ne pouvons pas risquer un second pic" de contaminations, a prévenu Boris Johnson samedi sur Twitter, appelant ses compatriotes à "continuer" leurs efforts.
"Second pic", ou deuxième vague: du fait de la grande contagiosité du coronavirus et en l'absence de tout traitement et vaccin, c'est la hantise de tous les pays qui se déverrouillent, même précautionneusement.
Par exemple en Allemagne, pays relativement épargné par l'épidémie et décadenassé avant les autres, mais où trois cantons dépassent actuellement le plafond fixé de 50 nouvelles contaminations pour 100.000 habitants. La chancelière Angela Merkel et les régions sont convenus d'un mécanisme de reconfinement au niveau local si le nombre des cas repartait à la hausse.
La reprise normale des activités reste ainsi très fragile. L'Allemagne fut le premier pays européen à donner le feu vert pour rejouer au football, mais le Dynamo Dresde, équipe de 2e division, vient de se placer en quarantaine après la détection de deux cas de Covid-19...
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"Il faut absolument" que les gens "appliquent les gestes barrière, c'est-à-dire qu'ils passent d'un confinement chez soi à un confinement sur soi, penser que soi-même on doit se protéger, on doit protéger les autres", prévient la virologue et ex-sous-directrice générale de l'OMS Marie-Paule Kieny, membre d'un comité d'expertise qui conseille le gouvernement français.
Au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau a appelé à la prudence dans le déconfinement pour éviter un éventuel retour en arrière. Il s'est dit inquiet de la situation à Montréal, important foyer de la maladie au Canada.
Aux Etats-Unis, pays le plus touché au monde (près de 79.000 morts et 1,3 million de cas), le bilan quotidien s'est établi samedi autour de la barre de 1.600 décès pour la deuxième journée de suite, ce qui représente un certain fléchissement après plusieurs jours à plus de 2.000 morts.
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La gestion de la crise par le président Donald Trump a été éreintée par son prédécesseur Barack Obama. Il a déploré un "désastre chaotique absolu" lors d'une conversation téléphonique avec d'anciens collaborateurs de son gouvernement, dont Yahoo News s'est procuré un enregistrement.
En Amérique du Sud, le Brésil a franchi le seuil des 10.000 morts, avec 155.939 cas de contamination confirmés, selon le ministère de la Santé. La communauté scientifique estime que les chiffres pourraient en réalité être 15 à 20 fois plus élevés.
Au rythme élevé auquel progresse le Covid-19 dans ce pays de 210 millions d'habitants, le Brésil pourrait devenir en juin le nouvel épicentre de la pandémie. D'où le confinement prolongé jusqu'à fin mai décidé par l'Etat de Sao Paulo, qu'imitera lundi celui de Rio de Janeiro.
Ce cap des 10.000 morts a poussé le Congrès et la Cour suprême à décréter trois jours de deuil officiel. Pendant ce temps, selon le média en ligne Metropoles, le président Jair Bolsonaro faisait du jet-ski sur un lac de Brasilia.