Côte d’Ivoire: bloc autour de Soro Guillaume après le mandat d’arrêt de la justice burkinabè

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La Côte d’Ivoire, officiellement saisie du mandat d’arrêt international contre Soro Guillaume émis par la justice militaire burkinabè, fait bloc autour du président du parlement ivoirien, dénonçant une attitude «inamicale» de son voisin.

Le 21/01/2016 à 20h29

Le bureau de l’Assemblée nationale ivoirienne, réuni ce mercredi 20 janvier, s’est insurgé contre un «mandat d’arrêt qui est juridiquement inopérant, et diplomatiquement inconséquent et inamical», évoquant «un acharnement politico-judiciaire incompréhensible» et «exige le retrait pur et simple de ce mandat».

Plus tôt, le lundi 18 janvier, c’est la présidence ivoirienne qui réagissait dans un communiqué, indiquant être «étonnée» après avoir reçu officiellement le mandat d’arrêt international par le biais d’Interpol Côte d’Ivoire. Un mandat «émis au mépris des règles et des us et coutumes en la matière» pouvait-t-on lire dans le texte.

La Côte d’Ivoire qui avait espéré un règlement «diplomatique» et «à l’amiable», hausse le ton pour marquer son désaccord face à ce qui est considéré comme une défiance de son voisin «au mépris des relations de bon voisinage qui ont toujours existées entre les deux pays» se sont indigné les parlementaires.

Soro Guillaume, qui n’a depuis lors fait aucune apparition publique, ne s’est pas encore exprimé sur le sujet. Mais son entourage ne s’est pas privé d’exprimer une colère certaine. «Si ce mandat était avéré, ce serait un acte hostile contre la Côte d’Ivoire et il ne resterait pas sans réponse», avait proféré samedi à l’AFP Moussa Touré, conseiller de la deuxième personnalité ivoirienne.

Si le Burkina a montré, par ce mandat, sa détermination à élucider l’éventuelle implication du président du parlement ivoirien dans le dernier coup d'Etat de Ouagadougou, la suite qu’il entend donner au mandat attise les attentions.

Le vendredi 15 janvier dernier, le tribunal militaire de Ouagadougou au Burkina Faso, délivrait un mandat d’arrêt international contre la personne de Soro Guillaume, soupçonnés d’être impliqué dans la tentative de coup d’Etat manqué de septembre, conduite par des militaires proches de Blaise Compaoré.Une accusation qui s’appuie sur des écoutes téléphoniques mettant en scène deux personnes échangeant sur un soutien à apporter à la tentative de putsch (alors en cours) de septembre dernier contre les autorités de la transition burkinabè.

Par Georges Moihet
Le 21/01/2016 à 20h29