La cybercriminalité est un obstacle pour les investisseurs et une menace pour la paix et la stabilité des Etats a alerté Adama Ouane, administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie, à l’ouverture de la Conférence internationale sur le renforcement de la cyber-sécurité et la cyber-défense dans l’espace francophone.
«Le développement soutenu de ce domaine exige un environnement sécurisé qui donne confiance aux acteurs et consommateurs», a indiqué pour sa part le ministre ivoirien en charge de l’Economie numérique, Koné Bruno, dont le pays enregistre un développement prodigieux dans le domaine.
A titre d’illustration, il a révélé que le nombre d’abonnés internet est passé de 200 000 en 2012 à huit millions en 2015, alors que le nombre d’abonnés au téléphone mobile passait de 16 millions à près de 25 millions sur la même période.
Il s’agira pour les Etats d’échanger sur les meilleures pratiques en la matière et élaborer une initiative commune de lutte contre ce fléau.
Si l’arnaque, l’escroquerie ou encore le chantage sont les formes de criminalité les plus répandues sur les réseaux informatiques dans des pays africains comme la Côte d’Ivoire, le nouveau contexte de menace terroriste est un autre enjeu majeur qui retiendra entre autres l’attention des participants à la conférence.
«Le cyber-terrorisme est une réalité et c’est la porte du terrorisme», a interpellé Ahmed Bakayoko, le ministre ivoirien de l’Intérieur et de la sécurité. «Il n’est pas acceptable que dans nos Etats, a insisté le ministre, que derrière un e-mail, un numéro de téléphone, il ne soit pas identifié la personne qui commet des actes criminels», en faisant référence à l’urgence de prendre conscience des faiblesses des systèmes sécuritaires existants.
Selon une étude de la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS), cité par Adama Ouane, en 2013, la cyber-fraude est évaluée à 26 milliards de FCFA en Côte d’Ivoire et 15 milliards FCFA au Sénégal.