Après un certain assouplissement toléré pour les fêtes de fin d'année, la France et la Grèce ont durci leurs restrictions, alors que Bangkok met un éteignoir sur sa célèbre vie nocturne et que Tokyo réclame l'état d'urgence.
A Gibraltar, c'est un nouveau confinement de deux semaines qui est imposé depuis samedi, en raison d'un doublement des cas en un mois pour lequel le nouveau variant du virus identifié au Royaume-Uni est soupçonné.
"Le comportement du virus, avec une contamination si massive, suggère que nous faisons face au nouveau variant, plus contagieux", a déclaré le ministre en chef Fabian Picardo.
Le gouvernement du Zimbabwe a lui aussi ordonné samedi soir un nouveau confinement national, avec entrée en vigueur immédiate.
Quant à l'Italie, elle a renoncé samedi à ouvrir comme prévu dès la semaine prochaine ses stations de ski. "Il s'avère que les conditions ne sont pas réunies", ont reconnu les autorités.
Pour l'heure, ce sont six millions d'habitants de l'Est de la France qui voient le couvre-feu avancé de 20H00 à 18H00 depuis samedi, en raison d'un regain inquiétant de l'épidémie.
Globalement respecté dans le pays, le couvre-feu a été cependant défié dans l'ouest de la France, dans la petite commune bretonne de Lieuron, où une rave party sauvage a réuni illégalement 2.500 "teufeurs" arrivés jeudi soir des quatre coins du pays mais aussi de l'étranger.
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Après avoir donné lieu à des affrontements avec les gendarmes, la rave n'a pris fin que samedi matin, les forces de l'ordre verbalisant les fêtards qui quittaient les lieux. Deux personnes ont été placées en garde à vue. Les autorités ont invité les participants à observer une quarantaine de sept jours et à se faire dépister.
La police catalane a également mis fin samedi à une rave party sauvage qui réunissait cette fois 300 personnes près de Barcelone malgré les interdictions.
La Grèce, elle, prolonge jusqu'au 10 janvier son confinement strict: déplacements non essentiels interdits, commerces fermés sauf magasins d'alimentation et pharmacies.
La situation épidémiologique du pays "sera évaluée à nouveau au cours de la deuxième semaine du mois de janvier", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Stelios Petsas.
"Catastrophique" au LibanAu Liban, les fêtes de fin d'année ont provoqué une forte hausse des contaminations et une quasi saturation des hôpitaux. "Les patients font la queue aux urgences en attendant un lit", déplore le président du syndicat des hôpitaux privés, Sleiman Haroun.
Face à cette situation jugée "catastrophique", le Comité national de lutte contre le Covid-19 a recommandé un nouveau confinement pour trois semaines.
En Asie aussi, l'épidémie inquiète: la gouverneure de Tokyo Yuriko Koike a demandé samedi au gouvernement de déclarer à nouveau l'état d'urgence, alors que la capitale a battu cette semaine son record de contaminations.
Elle demande que les restaurants, les bars et les karaoké ferment à 20H00, et que l'alcool ne soit pas servi après 19H00.
Des mesures mises en place à Bangkok, où ferment samedi bars et discothèques, salons de massages et de beauté et de nombreux lieux publics, pour stopper la flambée de cas qui se répand depuis décembre à partir d'un marché de fruits de mer.
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La flambée de l'épidémie ne donne aucun signe de ralentissement non plus aux Etats-Unis, pays le plus endeuillé du monde avec près de 350.000 morts.
La première puissance mondiale avait atteint la barre des 10 millions de cas détectés le 9 novembre, et le rythme des nouvelles infections s'est emballé depuis, jusqu'à passer vendredi le seuil des 20 millions. Un nouveau record quotidien de contaminations (277.346) a été atteint samedi, selon l'Université Johns Hopkins.
Ce spectaculaire rebond de l'épidémie depuis l'automne a été aggravé par les déplacements de millions d'Américains pour la grande fête familiale de Thanksgiving fin novembre et les réjouissances de fin d'année, malgré les appels des autorités à rester chez soi.
Manque de vaccinsLes espoirs nourris par l'arrivée des vaccins ont de leur côté été refroidis par la lenteur de la campagne de vaccination américaine, plombée par des difficultés logistiques et des hôpitaux débordés.
Seuls 4,2 millions d'Américains avaient reçu samedi la première dose de leur vaccin contre le Covid-19, loin de l'objectif affiché par l'administration Trump, de 20 millions de personnes vaccinées d'ici la fin de 2020.
Les campagnes de vaccination font aussi l'objet de critiques en Europe. Des médecins allemands ont déploré que le personnel hospitalier ne soit pas prioritaire dans leur pays. En France, c'est la lenteur du processus qui alarme.
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"Toute la communauté soignante ne comprend pas pourquoi il y a un tel écart avec l'Allemagne: l'Allemagne vaccine 20.000 personnes par jour, nous sommes à 50 personnes vaccinées par jour", a dénoncé samedi sur BFMTV le Pr Mehdi Mejdoubi, du centre hospitalier de Valenciennes (nord).
A Bruxelles, l'UE a reconnu samedi une "insuffisance mondiale" des capacités de production de vaccins, tout en se disant "prête à aider" pour les augmenter, dans un entretien de la commissaire à la Santé Stella Kyriakides à l'agence DPA diffusé par ses services.
L'Inde a mené des simulations de vaccinations sur des mannequins, dans l'attente du feu vert définitif cette semaine. L'Inde veut vacciner jusqu'à 300 millions de personnes d'ici la mi-2021.
En attendant, la pandémie a fait au moins 1.827.565 morts dans le monde pour presque 84 millions de personnes contaminées, selon un bilan établi par l'AFP samedi.