La deuxième vague épidémique, qui est notamment imputée à une "double mutation" du virus mais aussi au maintien de rassemblements de masse qui ont favorisé les contaminations, a de nouveau mis en lumière la vétusté du système de santé indien.
Le ministère de la Santé a fait état jeudi de 314.835 nouvelles contaminations, un bilan quotidien qu'aucun pays au monde n'avait jusqu'alors enregistré.
L'Inde dénombre 15,9 millions de cas au total depuis le début de la pandémie, deuxième pays le plus touché en nombre de cas devant les 14,12 millions enregistrés au Brésil.
Mais le Brésil avec ses 212 millions d’habitants déplore quelque 381.000 morts, soit de deux fois plus que l’Inde avec son 1,3 milliard d’habitants.
Au total, 2.074 décès ont été recensés sur 24 heures en Inde, portant le bilan officiel de l'épidémie à près de 185.000 morts. Le nombre de cas et de décès per capita reste cependant nettement inférieur en Inde à celui de nombreux autres pays.
Approvisionnements d'oxygène retardésReconnaissant que l'Inde livrait "une nouvelle fois une grosse bataille", le Premier ministre Narendra Modi a demandé mardi soir dans une allocution télévisée à ses compatriotes d'en faire davantage face au coronavirus.
Plusieurs hôpitaux et cliniques de la capitale ont lancé un appel désespéré au gouvernement central pour qu'il fournisse d'urgence des réserves d'oxygène pour alimenter des centaines de patients placés sous ventilateur.
Mercredi, la capitale a reçu 500 tonnes d'oxygène, mais cet approvisionnement est bien inférieur aux 700 tonnes quotidiennes désormais nécessaires.
Le gouvernement de la mégapole de 25 millions d'habitants, a accusé les Etats voisins gouvernés par le BJP, parti de l'administration nationale du Premier ministre Narendra Modi, de retarder l'approvisionnement.
Mercredi dernier, la Haute Cour de Delhi a ordonné au gouvernement d'assurer le passage en toute sécurité des fournitures d'oxygène des usines aux hôpitaux de l'Inde.
Pourquoi le gouvernement "ne se réveille pas?""Nous ne pouvons pas laisser les gens mourir par manque d'oxygène (...) vous mendiez, empruntez et volez mais vous devez fournir", ont déclaré les juges en demandant pourquoi le gouvernement "ne se réveille pas face à la gravité de la situation".
Des familles de malades désemparées sont contraintes de payer des prix exorbitants sur le marché noir pour obtenir des médicaments et de l'oxygène, et les réseaux sociaux sont inondés d'appels à l'aide désespérés.
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Les hôpitaux de l'Etat du Maharashtra (Ouest), et de sa capitale surpeuplée, Bombay, épicentre de la poussée de coronavirus, connaissent également de graves pénuries.
Vingt-deux malades sont morts dans un hôpital de Nashik, en raison d'une coupure d'alimentation en oxygène de ventilateurs pendant une demi-heure.
"La plupart des patients sont renvoyés chez eux parce que nous n'avons pas assez d'oxygène et de Remdesivir pour les traiter", expliquait à l'AFP mercredi Harish Krishnamashar, médecin au Ramaiah Medical College Hospital, à Bangalore (Sud).
Les cimetières et les crématoriums de l'Inde sont pris de court par le nombre croissant de décès.
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Cette recrudescence exponentielle, avec près de 3,5 millions de nouvelles contaminations depuis le début avril, est notamment imputée à une "double mutation" du virus et à des événements de masse, comme le festival hindou Khumb Mela qui draine des millions de dévots depuis janvier.
Voyages à l'étranger contrôlésLes Etats du pays ont imposé différentes mesures de restrictions : depuis lundi soir Delhi est confinée pour une semaine, tous les magasins non essentiels ont été fermés dans le Maharashtra, et l'État d'Uttar Pradesh, qui compte 200 millions d'habitants, impose un confinement pendant le week-end.
Les Etats-Unis déconseillent désormais les voyages en Inde, même pour les personnes entièrement vaccinées, la Grande-Bretagne a ajouté l'Inde à sa "liste rouge", Hong Kong et la Nouvelle-Zélande ont interdit les vols.
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La France impose désormais aux voyageurs en provenance d'Inde un isolement obligatoire de dix jours à leur arrivée.
L'Inde a administré plus de 130 millions de vaccins jusqu'à présent et, à partir du 1er mai, tous les adultes pourront se faire vacciner.