Ryad, les Emirats arabes unis, l'Egypte et d'autres pays arabes ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques et économiques avec le Qatar, accusant Doha de "soutenir des organisations extrémistes" qui "cherchent à déstabiliser la région". L'émirat a fermement rejeté ces accusations.
Mevlut Cavusoglu, qui avait rencontré jeudi son homologue koweïtien à Koweït, a rejoint vendredi la ville sainte de La Mecque afin de s'entretenir avec le roi Salmane. Ce dernier s'y trouve à l'occasion des derniers jours du ramadan. Le chef de la diplomatie turque s'est aussi rendu à Doha mercredi où il a appelé au dialogue après avoir rencontré l'émir du Qatar et le ministre des Affaires étrangères.
"Bien que l'Arabie saoudite soit partie prenante de cette crise, nous pensons que le roi Salmane fait partie de sa résolution", avait-il déclaré à Koweït. Le Koweit, qui n'a pas coupé les liens avec le Qatar, tente d'assurer une médiation dans la crise.
L'émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar s'est également entretenu par téléphone avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et le chef de l'Etat français Emmanuel Macron pour échanger sur "les derniers développements dans la région du Golfe", selon des médias qataris. Les trois dirigeants ont de nouveau appelé à "faire baisser d'urgence la tension dans la région", selon des sources de la présidence turque. "Ils ont souligné que la tension actuelle devait être résolue non pas par des sanctions mais par le dialogue et la négociation, et que des efforts devaient être faits dans cette direction", selon ces sources.
La crise dans le Golfe a placé la Turquie dans une position délicate car Ankara considère le Qatar comme son principal allié dans le Golfe mais souhaite également maintenir ses liens avec l'Arabie Saoudite. Dans le même temps, la Turquie entend conserver des relations durables avec l'Iran, grand rival de Ryad. Le président turc a qualifié mardi d'"inhumaines" et de "contraires à l'islam" les sanctions imposées à Doha par ses voisins du Golfe.