Le 8 juin, le royaume saoudien, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte avaient publié une première version de la liste répertoriant 59 personnes et 12 entités "liées au Qatar", les accusant d'extrémisme et de terrorisme. Doha avait rejeté ces accusations.
La liste noire compte désormais près de 90 noms.
Ce nouveau développement intervient alors que les efforts de médiation et de bons offices entrepris par plusieurs pays n'ont pas réussi à contenir la crise qui secoue la région du Golfe.
Lundi, après une tournée régionale, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé qu'il faudrait du temps pour sortir de l'impasse.
Depuis le 5 juin, l'Arabie et ses alliés ont rompu toute relation avec Doha qu'ils accusent de soutenir des groupes extrémistes et de se rapprocher de l'Iran chiite, grand rival de Riyad, chef de file de l'islam sunnite.
Dans un communiqué commun publié par l'agence de presse officielle saoudienne Spa, les quatre pays ont classé comme "terroristes" neuf organisations caritatives et médias ainsi que neuf individus qui, selon eux sont "directement ou indirectement liés aux autorités qataries".
Rappelant que l'amendement, annoncé la semaine dernière par le Qatar de sa loi antiterroriste était "insuffisant", ils exigent que Doha agisse désormais pour "poursuivre en justice les personnes et entités terroristes et extrémistes figurant" sur cette liste "afin de prouver son sérieux à combattre le terrorisme et l'extrémisme".
"Pour garantir cela, les quatre pays et leurs partenaires internationaux s'assureront de l'engagement du Qatar à ne plus accueillir de terroristes, soutenir et financer le terrorisme mais aussi à s'abstenir de propager un discours d'extrémisme et de haine, de donner refuge et de financer des extrémistes au Qatar et à l'étranger", ajoutent ces pays.
En rompant avec le Qatar, qui a rejeté leurs accusations de soutien au terrorisme, les quatre pays ont également interdit à Doha d'utiliser leurs espaces aériens respectifs et ordonné aux Qataris de quitter leurs territoires tout en rappelant leurs propres ressortissants se trouvant dans l'émirat.
Ils ont présenté à Doha une série d'exigences, notamment la fermeture de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, qui a été interdite en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.
Trois organisations caritatives basées au Yémen et six autres en Libye sont accusées, selon le communiqué publié mardi, de liens avec le réseau Al-Qaïda et sa branche en Syrie.
L'Arabie et ses alliés affirment également que trois Qataris, trois Yéménites, deux Libyens et un Koweïtien sont impliqués dans "des campagnes de levée de fonds pour soutenir Jabhat al-Nosra et d'autres milices terroristes en Syrie".
Le Front al-Nosra (Jabhat al-Nosra), branche syrienne d'Al-Qaïda, a annoncé en juillet 2016 qu'il se distanciait de ce réseau jihadiste. Il a pris le nom de Fateh al-Cham et est devenu la principale composante d'une nouvelle coalition baptisée Tahrir al-Cham.
Le Koweït ne s'est pas joint aux quatre Etats qui boycottent le Qatar. Il effectue des efforts de médiation pour tenter de résoudre la crise sans précédent que connaît le Conseil de coopération du Golfe (CCG) depuis sa création en 1981.
L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont par ailleurs à la tête d'une coalition militaire soutenant le gouvernement yéménite dans une guerre contre les rebelles Houthis, alliés à des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président déchu Ali Abdallah Saleh et accusés de liens avec l'Iran.