Un des chefs historiques du mouvement national et de la Révolution algérienne, Hocine Aït Ahmed, est décédé mercredi matin 23 décembre à l'hôpital de Lausanne (Suisse) à l'âge de 89 ans des suites d'une longue maladie, indique un communiqué du Front des Forces socialistes (FFS).
"Nous apprenons avec une immense douleur le décès ce matin à l'hôpital de Lausanne de Hocine Aït Ahmed, figure historique du mouvement national et de la Révolution algérienne, fondateur et président du Front des Forces socialistes, des suites d'une longue maladie", précise la même source.
Après avoir été pendant la guerre d'indépendance algérienne l'un des principaux chefs du Front de libération nationale (FLN), Aït Ahmed démissionne du gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) et de tous les organes du nouveau pouvoir lors de la crise de l'été 1962. En septembre 1963, il fonde le Front des forces socialistes (FFS), qui réclame le pluralisme politique face au verrouillage de la vie politique imposé par le système du Parti unique.
Arrêté et condamné à mort en 1964, il s'évade de la prison d'El Harrach le 1er mai 1966. Exilé en Suisse, il devient docteur honoris causa. Il rentre en Algérie après les émeutes de 1988 mais quitte de nouveau son pays après l'assassinat du président en exercice, Mohamed Boudiaf, en 1992. Il reviendra à plusieurs reprises en Algérie, notamment à l'occasion du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération (1er novembre 1954).
De son vivant, Hocine Aït Ahmed avait souhaité être enterré au Maroc selon le site amazigh izawawen. Le souhait d’Aït Ahmed n'est pas vraiment une surprise, l’homme a toujours maintenu de très bonnes relations avec le royaume et sa classe politique, notamment les leaders du mouvement nationaliste. Il était, d’ailleurs, l’un des habitués aux cérémonies d’ouverture des congrès de l’USFP. Une proximité qu’il a toujours affichée et en a toujours assumé les conséquences.
Aït Ahmed, contrairement à la version officielle en Algérie, a toujours défendu le Maroc, que le FLN accuse, jusqu’à aujourd’hui, d’implication dans le détournement par les services secrets français de l’avion qui transportait six leaders algériens, en 1957 au royaume.
Outre cette proximité politique, une partie de la famille d’Aït Ahmed a choisi de s’installer définitivement au Maroc. Sa sœur est enterrée au Maroc.