Ce mouvement de protestation, initié par un collectif de syndicats autonomes représentant les différents secteurs d’activité, s’inscrit dans le prolongement des actions organisées précédemment dans plusieurs villes du pays.
L’intersyndicale, qui compte saisir le Conseil constitutionnel pour lui demander de déclarer anticonstitutionnelle la loi sur la retraite, revendique également le droit d’être associée à la nouvelle version du Code du travail et exige une nouvelle grille des salaires pour "améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs".
À travers cette marche, l’intersyndicale veut également, selon ses représentants, démontrer que l’Union générale des travailleurs algériens, partenaire social privilégié du pouvoir, "n’est pas représentative de tous les travailleurs algériens et qu’il y a donc lieu d’associer leurs syndicats au dialogue social et aux dossiers traitant de la situation des travailleurs".
Lors de ce rassemblement, les syndicats ont qualifié la nouvelle loi sur le travail d’une "loi d’esclavagisme", "une loi de la honte", et d’une "loi qui n’a d’autres objectifs que d’affamer le peuple algérien".
Depuis l’annonce de cette réforme, les syndicats algériens ont déclaré la guerre au gouvernement, en paralysant le pays par une série de grèves répétitives.
Faisant fi de ces protestations, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé, il y a quelques jours, que le choix du gouvernement est "juste", affirmant vouloir, avec cette réforme, alléger la situation financière de la Caisse de retraite, aggravée par la chute des prix du pétrole.
Le projet de réforme, entré en vigueur le 1er janvier 2017, prévoit de supprimer l’accès à la retraite avant 60 ans pour les hommes et avant 55 ans pour les femmes, sauf pour certains métiers pénibles.
Les autorités répètent que les possibilités de départ à la retraite sans condition d’âge avaient été mises en place en 1997, lorsque le Fonds monétaire international (FMI) exigeait des réformes pour compenser les pertes d’emploi liées aux fermetures d’entreprises publiques, mais la situation a depuis évolué et fragilisé la Caisse nationale de retraite.
L'Algérie, pays de 40 millions d'habitants, comptait plus de 2,7 millions de retraités au 31 décembre 2015, selon les chiffres officiels.