Détenu et maltraité en Corée, un Marocain recevra 10 millions de won de dédommagement

Capture d'écran montrant le traitement inhumain subi par un Marocain au moyen d'un décubitus ventral avec les pieds et les mains attachés derrière le dos, dans un centre de détention en Corée. (Crédit: Korea Times)

Un Marocain se verra recevoir une indemnisation de 10 millions de won, soit l’équivalent de 7.500 dollars, en raison des traitements inhumains et dégradants qu’il a subis dans un centre de rétention en Corée du Sud.

Le 09/05/2024 à 14h06

En Corée, un tribunal a condamné l’État à verser 10 millions de won (7.500 dollars) de dommages et intérêts à un émigrant marocain qui subissait, depuis mars 2021, des «traitements inhumains» dans le centre de détention pour immigrants de Hwaseong, à environ 40 kilomètres au sud de Séoul, révèle la presse coréenne.

«Le tribunal du district central de Séoul a rendu son jugement jeudi, environ trois ans après l’incident survenu au centre de détention, au cours duquel le détenu a été ligoté, les mains et les pieds liés derrière le dos», détaille la même source.

En novembre 2021, le gouvernement coréen avait en effet reconnu les accusations de maltraitance à l’encontre de l’individu, arrivé selon les médias du pays en Corée en 2017 et détenu en mars 2021 peu de temps après que les autorités aient émis un ordre d’expulsion à son encontre.

Violation des droits humains

Le ministère sud-coréen de la Justice avait, à cette époque, avoué que les traitements subis par ce Marocain trentenaire constituaient bel et bien des violations des droits de l’Homme, et ce après que le détenu a déposé une requête auprès de l’organisme national de surveillance des droits de l’Homme affirmant qu’il avait été maltraité.

Il avait également accusé les responsables du centre de lui avoir attaché les quatre membres derrière le dos et de l’avoir placé dans une cellule d’isolement. Des images de vidéosurveillance relayées par des sources coréennes attestent qu’il était resté dans cette position pendant plus de quatre heures, portant un casque et ligoté au moyen d’attaches de câble et de ruban adhésif.

«Une enquête a permis de confirmer l’existence d’un cas de violation des droits de l’Homme, dans lequel des équipements ont été utilisés sur l’étranger en question d’une manière non conforme à la loi», avait concédé le ministère de la Justice.

C’est la première fois qu’un tribunal coréen déclare recevable la demande de dommages et intérêts des émigrants pour mauvais traitements dans un centre de détention, a fait remarquer ce jeudi le journal The Korea Herald.

Par Nisrine Zaoui
Le 09/05/2024 à 14h06