Le ministère égyptien de la Santé a annoncé vendredi avoir enregistré le premier cas sur le continent africain. Le porteur de la maladie, qui n'est pas égyptien, a été hospitalisé en quarantaine. Plus de 66.000 cas de contamination ont désormais été enregistrés en Chine, dont au moins 1.716 parmi les médecins et infirmiers travaillant au contact des malades, selon la Commission nationale de la santé, qui fait office de ministère. Les autorités ont révélé que six membres du personnel soignant étaient décédés, soulignant les risques qu'ils encourent dans des hôpitaux débordés.
La grande majorité des contaminations en milieu hospitalier ont eu lieu à Wuhan, chef-lieu de la province du Hubei, dans le centre de la Chine, et foyer de cette épidémie de pneumonie virale appelée Covid-19 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'annonce du chiffre des contaminations à l'hôpital survient une semaine après la mort, due au virus, d'un médecin qui avait tenté d'alerter les autorités mais avait été réprimandé par la police. Son décès avait provoqué la colère sur les réseaux sociaux.
En raison d'un afflux de patients dans les hôpitaux du Hubei et d'une pénurie de fournitures de protection (masques, combinaisons intégrales), une partie du personnel soignant se retrouve à la merci d'une contamination.
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La Commission de la santé du Hubei a annoncé samedi qu'au cours des dernières 24 heures l'épidémie avait fait 139 morts supplémentaires dans la province et que 2.420 nouveaux cas de contamination y avaient été détectés. Le nombre total des nouveaux cas de contamination en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) est de 2.641.
De plus, quatre décès ont été constatés ailleurs que dans le Hubei. Cela porte à 1.523 morts le nombre total des décès enregistrés en Chine continentale depuis le début de l'épidémie.
"Grand test" pour la Chine
La Chine concentre 99,9% des décès dus au coronavirus enregistrés dans le monde. Jusqu'à présent, le Japon et les Philippines sont les seuls autres pays ayant fait état de décès (un chacun) sur leur territoire. La lutte contre le virus constitue "un grand test pour le système et les capacités de gouvernance du pays", a reconnu vendredi le président chinois Xi Jinping. L'épidémie a révélé des "lacunes et insuffisances", a-t-il concédé, appelant à améliorer le système de santé national, des propos tenus lors d'une réunion du Parti communiste chinois (PCC).
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Côté américain, après avoir initialement félicité Pékin pour son "travail très professionnel", la Maison Blanche a pris ses distances jeudi. "Nous sommes un peu déçus du manque de transparence de la part des Chinois", a déclaré devant la presse Larry Kudlow, le principal conseiller économique du président Donald Trump. Il a notamment regretté que Pékin ait, selon lui, décliné des propositions américaines d'envoyer des experts en Chine.
En réaction, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, a assuré vendredi que Pékin faisait preuve de "transparence" depuis le début de l'épidémie.
L'OMS défend la Chine
"La Chine a toujours considéré une coopération avec les Etats-Unis de manière positive et ouverte", a-t-il dit.
L'OMS a pris vendredi la défense de Pékin, affirmant que le gouvernement chinois "coopère avec nous, invite des experts internationaux, a partagé des séquences (du virus), continue à oeuvrer avec le monde extérieur". Les autorités sanitaires du Hubei ont annoncé jeudi à la surprise générale un élargissement de leur définition des personnes atteintes de la pneumonie virale Covid-19.
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Jusqu'à présent, un test de dépistage était indispensable pour déclarer un cas "confirmé". Dorénavant, les patients "diagnostiqués cliniquement", notamment avec une simple radio pulmonaire, seront aussi comptabilisés. Cette nouvelle méthode a automatiquement gonflé le nombre de morts et de personnes officiellement infectées, avec l'annonce d'une envolée de plus de 15.000 nouveaux cas de contamination jeudi et d'environ 5.000 vendredi.
Ces chiffres dépeignent une situation plus grave que ce qui avait été rapporté jusqu'à présent, mais cela "ne représente pas un changement significatif de la trajectoire de l'épidémie", a tempéré le chef du département des urgences sanitaires de l'OMS, Michael Ryan.
Coupées du monde
La ville de Wuhan, où est apparu en décembre le nouveau coronavirus, et la province environnante du Hubei restaient vendredi coupées du monde via un draconien cordon sanitaire en vigueur depuis plus de trois semaines. Les deux chefs du PCC pour le Hubei et Wuhan, fustigés par l'opinion publique pour leur gestion de la crise, ont été limogés jeudi.
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Ailleurs dans le monde, l'épidémie de Covid-19 maintient les autorités en alerte, avec plusieurs centaines de cas confirmés de contamination dans une vingtaine d'Etats. Les personnes malades aux Etats-Unis avec des symptômes de grippe mais ayant un dépistage négatif pour cette maladie seront testées pour le nouveau coronavirus, ont annoncé vendredi les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains
Le principal foyer d'infection hors de Chine reste le paquebot de croisière Diamond Princess, en quarantaine au Japon près de Yokohama (est): 218 cas de contamination y ont été confirmés, dont 44 nouveaux cas annoncés jeudi. Les centaines de passagers d'un navire de croisière américain, le Westerdam, ont pu débarquer vendredi au Cambodge. Le bateau avait erré en mer plus de 10 jours, cinq ports asiatiques lui interdisant d'accoster par crainte du coronavirus.
En France, 181 premiers rapatriés de Wuhan ont quitté vendredi un centre de vacances près de Marseille (sud), où ils étaient confinés depuis 14 jours.