Le feu le plus important, celui de Saddleridge, dans la vallée de San Fernando, à une trentaine de kilomètres seulement du centre de Los Angeles, avait commencé tard jeudi soir et, avivé par des vents violents, est très vite devenu incontrôlable.
Vendredi soir, il avait consumé plus de 3.000 hectares et détruit au moins 31 bâtiments et continuait à embraser quelque 300 hectares par heure, selon les pompiers.
En dépit des forces engagées - un millier de pompiers aidés d'hélicoptères et d'avions lâchant sur le brasier de l'eau et des produits retardateurs de feu - seulement 13% de l'incendie était sous contrôle.
C'est en tentant de sauver sa maison de cet incendie qu'un homme d'une cinquantaine d'années est décédé d'une crise cardiaque.
Dans cette région, qui fait partie de la grande banlieue de Los Angeles, les autorités ont donné ordre à plus de 100.000 personnes de quitter leurs logements, potentiellement menacés par l'incendie.
"C'est un feu très dynamique. N'attendez pas pour partir", a expliqué aux habitants le chef des pompiers de la métropole de Los Angeles, Ralph Terrazas.
"Si vous restez dans les zones concernées par ces évacuations, nous ne pourrons pas assurer votre sécurité", a souligné de son côté le chef de la police de Los Angeles, Michel Moore, demandant aux habitants de respecter les ordres et d'aller dans les centres d'hébergement d'urgence mis sur pied dans la métropole.
"Préparez-vous à ce que cela dure aujourd'hui, demain et dimanche", a mis en garde M. Moore, qui a déployé 250 agents pour faire appliquer la mesure.
A une centaine de kilomètres plus à l'est, à Calimesa, le feu a fait une autre victime, une femme de 89 ans morte lorsqu'un incendie a balayé le parc de mobil-homes où elle résidait, détruisant 76 maisons. Le feu avait été déclenché par le conducteur d'une benne à ordures dont le chargement avait pris feu et qui l'a précipitamment déversé sur le bord de la route, enflammant des broussailles.
Courant coupé
"On dirait que ça devient la norme en Californie", se désole Oscar Mancillas, un habitant de Sylmar, qui regarde, impuissant, les flammes consummer les collines près de son domicile.
"La végétation est si sèche, mais on a quand même de la chance car elle n'a pas vraiment repoussé depuis le précédent feu", déclare-t-il à l'AFP.
Désormais, la Californie doit systématiquement faire face à des incendies de grande ampleur en plein hiver, une tendance qui n'existait pas voici une dizaine d'années.
"Malheureusement, c’est vrai, la saison des incendies est plus longue. Avant on avait l’habitude qu’elle dure trois ou quatre mois, désormais on a des situations comme celle-ci tout au long de l’année", a expliqué à l'AFP Al Poirier, officier des pompiers de Los Angeles.
Dans le nord de l'Etat, le fournisseur d'électricité PG&E avait décidé dès mercredi de coupures préventives en raison de prévisions météorologiques propices aux feux de forêt. Des centaines de milliers de clients, pour certains aux portes de San Francisco et de la Silicon Valley, ont été privés de courant.
L'opérateur a annoncé avoir restauré l'électricité pour la moitié des clients affectés, mais plus de 300.000 personnes restaient touchées par ces coupures vendredi. D'autres coupures préventives, de moindre envergure, ont également été mises en oeuvre dans le sud de l'Etat.
L'an dernier en novembre, trois gigantesques incendies dans le nord et le sud de la Californie avaient ravagé plus de 100.000 hectares.
L'un d'entre eux, le "Camp Fire", avait fait 86 morts et pratiquement rayé de la carte la petite ville de Paradise (26.000 habitants), où neuf maisons sur dix ont été brûlées. L'enquête avait conclu que les lignes électriques de PG&E étaient à l'origine du brasier.