Deux heures après la fermeture du scrutin, les télévisions Fox News, CNN et MSNBC n'en finissaient pas de relever le score de Donald Trump, dorénavant estimé à 47% des votes.
Il avait déjà remporté les scrutins pour la primaire républicaine en Caroline du Sud et dans le New Hampshire. Seul l'Iowa lui a échappé pour l'instant, remporté par le sénateur texan Ted Cruz.
Le résultat était encore serré pour la deuxième place. CNN, Fox News et MSNBC donnaient le sénateur de Floride (sud-est) Marco Rubio à 25% et Cruz autour de 20%.
Fox News jugeait toutefois que le scrutin était encore "trop serré" pour dire avec certitude qui de lui ou de Ted Cruz s'était arrogé la deuxième place du podium.
"Nous allons gagner le pays et bientôt c'est le pays tout entier qui va gagner", s'est félicité Trump de son siège de campagne à Las Vegas.
Vantant au passage son hôtel de la capitale des casinos, le New-Yorkais de 69 ans s'est montré confiant pour le reste de la primaire et notamment pour le "super mardi", scrutin qui se tient simultanément dans une douzaine d'Etats et qui aura lieu dans une semaine.
"J'aime les peu diplômés"
"Nous attendons de superbes résultats au Texas, en Georgie, et en Arkansas", ainsi qu'en Ohio "où nous battons le gouverneur" John Kasich, autre candidat républicain arrivé bon dernier mardi.
Les partisans de Trump ont salué avec des cris de joie et applaudissements ces propos en scandant "Trump! Trump! Trump!".
Alors que l'ex-star de télé-réalité a tenu depuis le début de la campagne une rhétorique souvent hostile aux immigrants et notamment aux Mexicains, il s'est félicité d'avoir obtenu mardi au caucus du Nevada "46% (du vote) hispanique. J'en suis vraiment heureux".
"Nous avons gagné chez les évangélistes. Chez les jeunes. Chez les vieux. Les diplômés de l'enseignement supérieur. Ceux qui sont peu diplômés. J'aime les peu diplômés", a commenté le magnat de l'immobilier.
Ted Cruz a pour sa part admis que la deuxième place n'était pas encore attribuée mais a félicité le lauréat de la soirée.
Cherchant à disqualifier Marco Rubio, comme lui d'origine cubaine, il a affirmé que "personne n'a jamais gagné l'investiture sans gagner l'une des trois premières primaires", faisant valoir que lui et Trump avaient gagné ces trois premiers scrutins.
"La seule campagne capable de battre Donald Trump, c'est celle-ci", a-t-il insisté, se décrivant comme celui qui, s'il accédait à la Maison Blanche, "déchirerait en mille morceaux l'accord sur le nucléaire iranien", et "détruirait l'organisation Etat Islamique".Les deux autres candidats républicains encore en lice dans les primaires du "Grand Old Party", Ben Carson et John Kasich, étaient largement distancés, donnés respectivement autour de 5% et 4% des votes par les télévisions.
Le scrutin organisé mardi sous forme de caucus, des réunions publiques alliant débats et votes, devait permettre de désigner 30 délégués pour l'investiture républicaine. Il a duré quatre heures, dans des écoles, salles communales, lieux de cultes, et s'est terminé à 21H00 (05H00 GMT).
La victoire de l'homme d'affaire et ex-star de téléréalité était largement attendue et les experts soulignaient que l'enjeu de la soirée était de voir qui de Cruz ou Rubio décrocherait la deuxième place du podium.
"Les républicains veulent que Cruz sorte de la course parce qu'ils veulent Rubio face à Trump", assure Dan Lee, professeur de sciences politiques à l'Université du Nevada, interrogé par l'AFP.
Selon lui, beaucoup de tenants de l'"establishment" du "Grand Old Party" (GOP) républicain préfèreraient voir Rubio défendre leurs couleurs plutôt que Trump le franc-tireur aux déclarations polémiques.
Le Nevada est considéré comme un Etat-clé car susceptible de verser dans un camp ou l'autre, sachant que son gouvernement est dominé par les Républicains mais qu'il y a plus d'électeurs démocrates.
Le camp démocrate avait quant à lui déjà voté dans le Nevada samedi, et Hillary Clinton a battu son rival Bernie Sanders, redonnant du souffle à sa campagne.