Une nouvelle preuve de l’échec de la diplomatie du dictaphone menée à hue et à dia par Alger. L’hallali sonné par le département des AE algérien autour de ce dossier, depuis la signature de l’Accord historique de Skhirat fin 2015, n’a pratiquement donné lieu à aucun résultat. Et ce ne sont surtout pas les protagonistes de la crise libyenne qui vont dire le contraire. Aux dernières nouvelles, on apprend, via nos confrères de Maghreb Confidentiel, que le chef du gouvernement d’union nationale Fayez Sarraj et l’homme fort de l’Est libyen, le général Khalifa Haftar, prévoient une nouvelle entrevue à la moitié du mois de mai dans la capitale égyptienne, le Caire, après leur rencontre «historique» le 2 mai à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis.
Vous avez bien lu: prochaine entrevue au Caire pour «finaliser» les pourparlers entamés aux Emirats arabes unis. Et pourtant, Alger, échaudée par la signature historique de l’Accord de Skhirat en décembre 2015, n’a lésiné sur aucun moyen pour endosser le rôle des «Robins des bois» et montrer pompeusement que les clefs du règlement du conflit fratricide inter-libyen sont entre ses mains.
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Circulez, rentrez, il n’y a rien à voir. La chansonnette qui ressasse «l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste» ou celle d’«Alger pour une solution par le dialogue incisif dans la crise» ou encore celle de «puissance continentale ou puissance régionale incontournable» a mué en des formules éculées qui n’ont aucun impact sur les événements. Ce qui ressort surtout, c'est la cacophonie, lutte des clans et incompétence de la diplomatie algérienne qui est devenue inaudible.
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Dans son édition du 17 avril dernier, notre confrère «Le Matin d’Algérie» a taillé un costard à la mesure du ministre délégué auprès du ministre es AE, chargé du Maghreb, de l’UA et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. Une véritable volée de bois vert a en effet été administrée par nos confrères au chef de ce sous-département, qui a réussi à coiffer au poteau son patron Ramtane Lamamra, voué aux gémonies depuis le loupé retentissant du «Forum d’affaires», improvisé début décembre 2016 à Alger et qui était supposé contrer l’aura économique et diplomatique du Maroc sur la scène africaine. «Le cas libyen illustre malheureusement le décalage entre les tonitruantes annonces de médiation et les chétives incidences sur le terrain, lesquelles contredisent à chaque fois toute influence de Messagel par-delà les frontières», fustige «le Matin d’Algérie».
Le cas libyen n’est cité qu’à titre d’exemple, d’autres échecs tout aussi retentissants les uns que les autres viennent entacher l’action diplomatique d’un régime algérien qui a érigé l’hostilité anti-marocaine en «politique d’Etat»! On en veut pour preuve le fiasco spectaculaire d’Alger à l’ONU, précisément sur le dossier saharien. La résolution 2351, votée vendredi 28 avril à l’unanimité des Quinze membres du conseil de sécurité, cite Alger pour la première fois en tant que partie prenante au conflit, faisant ainsi tomber le masque sur son rôle de marionnettiste du Polisario, financé et armé par l’argent du contribuable algérien à la seule fin de nuire aux intérêts du Maroc.
Autre preuve d’échec, et elle n’est pas des moindres. La voix de l’Algérie est inaudible au sein de la ligue des Etats arabes, où son appel pour « une réforme » de cette structure panarabe n’a même pas été retenu à la réunion préparatoire du 28ème Sommet arabe, organisée le 28 mars dernier à Amman (Jordanie).
Idem pour l’Union africaine, comme en atteste le vote massif des Etats africains pour le retour du Maroc au sein de cette structure panafricaine, acté le 1er janvier 2017, contre la volonté d’Alger qui a en vain remué ciel et terre pour tenter de bloquer ce retour.
En somme, un isolement de plus en plus parlant d’une diplomatie algérienne restée prisonnière d’un discours tiers-mondiste éculé, voire fossilisé.