Chose promise, chose due. Le chef de l’Etat français a reconnu, hier dimanche 25 septembre, «les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France».
Ce mea-culpa a été fait au nom de la France pas plus tard qu’hier dimanche 25 septembre, à l’occasion de la Journée nationale française d’hommage aux harkis, victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes algériens qui les ont traités de «traitres» et de «collaborateurs» pour avoir préféré l'«Algérie française» à l'Algérie indépendante.
Le terme de «harkis» désigne aussi les Algériens qui ont réussi à s’évader hors d’Algérie, mais accueillis en France «dans des conditions inhumaines», déplore le chef de l’Etat français.
Evoquant une «vérité implacable» et «cruelle», le président Hollande a parlé des «combattants qui furent privés de la protection de la France au lendemain de la guerre d’Algérie et dont l’abandon ne fut jamais pleinement reconnu par la République».
Ils sont près de 75.000 harkis à avoir été abandonnés en Algérie, suite à la signature des Accords d’Evian de 1962. Ils ont été livrés en proie à une répression sauvage de la part des nationalistes algériens.
Environ 60.000 autres harkis ont pu rejoindre la France, dans des conditions souvent inhumaines. Aujourd’hui, avec leurs familles et leurs descendants, les harkis forment une communauté estimée à 500.000 personnes.
Pour rappel, cette reconnaissance au nom de la France avait aussi été faite par Nicolas Sarkozy en avril 2012 lorsqu’il était encore chef de l’Etat, huit jours avant le premier tour de l’élection présidentielle. «Le drame des harkis est celui de toute la France (…) Une tache de sang indélébile reste sur notre drapeau», a encore déclaré Sarkozy, lors d’un meeting organisé hier dimanche à Perpignan.
Cette tragédie dont les harkis continuent de porter les séquelles a fini donc par unir majorité (socialistes) et opposition (Républicains), à la veille d’une présidentielle française qui promet d’être chaude. Si l’enjeu électoral de cet acte n’est pas à démontrer, -500.000 Harkis à récupérer-, sa symbolique n’en reste pas moins forte. D’autant plus que l’abandon des harkis aujourd’hui officiellement reconnu par la France ôte le voile sur la répression aveugle qu’ils ont dû subir sous le régime totalitaire du président Ben Bella, sans oublier ce chantre du nationalisme algérien le colonel Mohamed Ben Brahim Boukharouba, surnommé Houari Boumediene.
Autant de crimes que l’Algérie officielle cherche vainement à maquiller, au mépris de l’histoire et du devoir de mémoire qu’elle adore abhorrer au nom de faux slogans nationalistes. 54 ans se sont écoulés depuis l’obtention de l’indépendance, le peuple algérien ne se serait jamais senti aussi déçu et humilié. Comble des paradoxes, les apôtres de ce nationalisme algérien de pacotille, recroquevillés aux leviers du pouvoir, recourent à «maman France» à chaque fois qu’ils veulent se faire soigner, y achètent des villas aux frais du contribuable algérien, y envoient leurs enfants faire des études, ou tout simplement du shopping… Et dire que les «harkis» étaient les seuls à avoir fait le choix de «l’Algérie française» !