Ebola: vigilance de retour entre la Guinée et la Sierra Leone

 

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Les autorités sanitaires guinéennes sont à nouveau sur pied de guerre. Depuis la notification de nouveaux cas d’Ebola en Sierra Leone voisine, toutes les mesures de préventions sont réactivées pour barrer le chemin au virus.

Le 26/01/2016 à 19h16

L’apparition d’un premier cas confirmé d’Ebola le 15 janvier en Sierra Leone donne de l’insomnie aux autorités guinéennes. D’autant qu’il a été notifié dans le district de Kambia, près de la frontière avec la Guinée.

Les choses se sont compliquées à la découverte d’un second cas le jeudi 21 janvier, suivie de la mise en quarantaine d’une centaine de suspects.

A Conakry, une réunion dite de «crise anticipée» vient d’être organisée. Elle a regroupé le Ministre de la Santé, la Coordination nationale de riposte à Ebola et l’ensemble des partenaires techniques et financiers impliqués dans la lutte contre cette maladie virale.

Il s’agissait de définir les mesures «d’intervention urgentes à prendre en vue de renforcer la surveillance au niveau des préfectures qui font frontière avec la Sierra Leone et le Libéria», souligne une note d’information du ministère de la Santé publiée aujourd’hui.

Afin de prévenir d’éventuels cas, le gouvernement a acheminé un lot important de kits sanitaires dans la préfecture de Forécariah, localité distante de 100 km de Conakry (au sud) et qui fait frontière avec la Sierra Leone. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des dispositions préventives et de riposte face à de nouveaux cas d’Ébola.

Il faut dire que la crainte d’une nouvelle épidémie est bien réelle chez les autorités guinéennes. En effet, les mesures préventives imposées au début de la crise sanitaire comme le lavage des mains, l’enterrement sécurisé et l’interdiction de transférer les corps sont abandonnées.

«Les gens ne veulent plus qu’on prélève les corps et quand il y a des décès ils veulent les transporter ou les enterrer eux-mêmes», s’inquiète Fodé Tass Sylla, directeur de la Communication à la Coordination nationale de ripostes à Ebola. «L’OMS a déclaré la fin d’Ebola mais a dit qu' en même temps la Guinée reste sous surveillance sanitaire pendant 90 jours. Les populations n’ont pris en compte qu’une partie de ce message», ajoute-t-il.

Pour l’heure aucun cas n’est enregistré. Mais tous les acteurs ont repris les «campagnes de sensibilisation pour le respect des mesures d’hygiène et de lavage des mains», selon Sylla. On assiste aussi au renforcement du système de notification et de surveillance des cas de fièvre, de diarrhée et de vomissements, ainsi que le prélèvement sur tous les corps.

Les dispositifs de prévention sont renforcés dans les villages frontaliers avec la Sierra Leone. Mais ils pourraient s’étendre à toutes les villes du pays.

L’OMS a déclaré la fin de la maladie en Guinée fin décembre. L’épidémie a fait 2536, dont 115 agents de santé dans le pays en deux ans.

Par Ougna Elie Camara
Le 26/01/2016 à 19h16