Serait-ce le début d'un nouveau "printemps kabyle"? De violents affrontements opposent en effet depuis lundi matin, les policiers antiémeute et des citoyens, en majorité des jeunes, dans plusieurs quartiers du centre-ville de cette ville kabyle, indiquent nos confrères algériens, qui ont réservé une large couverture à cette flambée de violence due à la pression fiscale, la cherté de la vie mais aussi à la manière dont les revendications sociales des manifestants ont été accueillies par les forces de police.
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"L’action de protestation semblait pacifique en début de matinée, puisque la grande majorité des commerçants du centre-ville ont adhéré au mouvement de grève. Mais elle a dégénéré en affrontements violents lorsque les forces de police ont tenté de disperser les manifestants à coups de bombes lacrymogènes, notamment au niveau de la cité Edimco –où un bus de ETUSA a été saccagé et incendié par la foule– puis au carrefour d’Aamriw qui mène vers l’université", rapporte "Algérie1", relevant que "l'atmosphère est tendue notamment en centre-ville où des échanges violents ont eu lieu entre les forces de sécurité, massées en nombre, et des jeunes émeutiers décidés à en découdre".
"La capitale des Hamadites a renoué avec le climat de tension qu’elle a n’a pas connu depuis le fameux printemps noir de 2001", admet ce site progouvernemental.
Evoquant des sources hospitalières, le site TSA (Tout sur l'Algérie) a indiqué que "pas moins d’une dizaine de personnes, parmi les forces de police et les jeunes manifestants, ont été admises dans différentes structures médicales de la ville pour de multiples blessures".
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"Le Matin d'Algérie", quant à lui, évoque une "révolte populaire" à Béjaïa, dont les images rappelleraient les terribles émeutes de 2001. "Les manifestants ont carrément coupé la route à quelques mètres du siège de la wilaya de Béjaia, à l'aide de pneus enflammés. La fumée est épaisse et rend l’atmosphère sombre. On apprend aussi, de notre source sur place, qu’un bus appartenant à l'ETUB a été incendié dans les environs d'Ighil Ouazoug", relève encore le journal.
Secoué par une crise financière sans précédent, due au plongeon des cours du pétrole (60% des recettes de l'Etat), l'Algérie, dont le chef d'Etat est paralysé depuis 2013 par un fâcheux accident vasculaire cérébral (AVC), est menacée d'une forte explosion sociale en 2017.