Durant quatre jours, des jeunes des Émirats, dans leurs robes blanches, se sont mêlés à des concurrents étrangers venus de pays aussi lointains que la Chine ou la Norvège.
Des milliers d'autres sont venus en autocars de leurs écoles pour assister à cette compétition qui met l'accent sur l'excellence dans des domaines aussi variés que la cuisine ou les techniques de soudure.
Au total, 1.300 jeunes ont concouru pour les différents prix dans cette compétition qui s'est tenue au Palais des congrès de la capitale des Émirats.
"Les dirigeants des Émirats veulent montrer les opportunités qu'offrent les compétences professionnelles aux jeunes", a déclaré à l'AFP Cripsin Thorold, porte-parole de l'organisation World Skills International qui organise le Mondial des métiers.
Dans le Golfe, le travail manuel est négligé par les nationaux qui préfèrent être employés dans l'administration ou l'armée, un phénomène qui n'est pas unique à la région, selon M. Thorold.
"Pour autant que je sache, seuls les parents et les enseignants en Allemagne et en Finlande mettent à égalité les qualifications universitaires et professionnelles".
Don Robertson, de l'État américain du Missouri, s'est envolé pour la première fois vers le Moyen-Orient pour soutenir son fils Jonathan au concours de technologie automobile.
Jonathan, 22 ans, est très doué avec ses mains et ne s'imagine pas travailler dans un bureau. Familiarisé avec cette activité en marge de sa scolarité, il a insisté auprès de ses parents pour venir se mesurer à d'autres concurrents à Abou Dhabi.
M. Robertson croit que les écoles accordent maintenant davantage d'importance aux "métiers manuels". La profession a déjà ouvert les portes à son fils sous la forme d'un stage chez le fabricant automobile General Motors.
Lors de la compétition de soudure, le Koweïtien Mohammed Bandar a rappelé la résistance initiale de sa famille à son choix. "Mes parents m'ont dit que je serai comme un ouvrier circulant dans une camionnette pleine de bonbonnes de gaz", a-t-il dit à l'AFP, le sourire aux lèvres.
Au collège technique, il a fini en tête de sa classe et a décroché un emploi à l'Autorité publique du Koweït pour l'éducation et la formation appliquées.
Cela lui a permis de voyager à l'étranger, aux États-Unis, pour obtenir son diplôme d'ingénieur et, cette semaine, à Abou Dhabi pour encadrer le seul Koweïtien engagé dans le concours de soudure.
Il admet que c'est un travail dangereux et que certains apprentis sont d'abord nerveux autour de la flamme de soudure. "Mais ils y arrivent toujours".