Dix-sept membres de la Direction du Parti socialiste espagnol ont présenté mercredi leur démission pour forcer le départ de son secrétaire général Pedro Sanchez, a-t-on appris auprès du parti. "Dix-sept démissions (...) ont été présentées aujourd'hui", a déclaré un porte-parole du parti, à l'AFP.
L'organe exécutif "doit être destitué et ses pouvoirs doivent être transmis à une direction intérimaire", a affirmé à l'AFP un opposant à Sanchez. Ce passage de relais n'avait pas encore eu lieu mercredi soir. De son côté, Pedro Sanchez est resté silencieux. La guerre est ouverte au sein du Parti socialiste espagnol depuis plusieurs jours, en lien avec les défaites électorales historiques du parti depuis qu'il est aux commandes.
La division est aussi liée à la paralysie politique en Espagne, sans gouvernement depuis décembre 2015, plus de neuf mois, car la droite, en tête mais avec une très courte avance (137 députés sur 350), n'arrive pas à trouver assez d'appuis pour former un nouveau Cabinet.
Or, le Parti socialiste est le seul qui puisse débloquer la situation : si ses 85 élus ne votent pas contre et s'abstiennent, la droite, soutenue par les centristes, peut gouverner. Une partie des dirigeants socialistes y étaient favorables, mais pas Pedro Sanchez, décidé coûte que coûte à tenter de former un gouvernement de gauche qui aurait cependant besoin du soutien d'indépendantistes basques et catalans.
Pedro Sanchez avait riposté en annonçant son souhait de convoquer les militants le 23 octobre pour qu'ils décident s'ils lui renouvellent leur confiance à la tête du parti.