Dans une interview à la chaîne de télévision publique, Pedro Sanchez a précisé que son rejet de la présence du chef de Podemos, Pablos Iglesias, ou de représentants de Podemos au sein du Conseil des ministres, est motivé notamment par la "réticence prévisible" de la formation d'extrême gauche à soutenir l'application de l'article 155 de la Constitution en Catalogne, en cas de nécessité, et par le souci de maintenir "la cohésion interne" de l'exécutif face à d'éventuelles "crises systémiques".
Le secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), vainqueur des élections législatives espagnoles du 28 avril dernier, a tenu à réitérer sa disposition à étudier la possibilité d'intégrer des membres indépendants au prestige reconnu, chacun dans son domaine de compétence, qui sont proches à Podemos.
Il a, à cet égard, souligné qu'il va proposer aujourd'hui à M. Iglesias, que les équipes de négociation des deux parties se penchent sur l'établissement d'un accord de législature.
M. Sánchez a reconnu que la méthode de négociation utilisée jusqu'à présent par les deux formations de gauche n'a pas fonctionné, du fait qu'elle était basée sur l'examen de plusieurs questions en même temps, recommandant de revenir au point de départ et de parler de ce qui compte le plus pour les citoyens, à savoir les politiques et les actions à mettre en oeuvre par le prochain gouvernement.
Il a, par ailleurs, rappelé que le PSOE avait opté, après son arrivée au pouvoir en juin 2018 suite à la motion de censure du parlement contre l'ex-gouvernement, pour la formation d'un exécutif incluant "plus d'un tiers" d'indépendants au prestige reconnu dans ses rangs, notant que cette approche a été saluée par les citoyens qui étaient favorables à un "gouvernement ouvert sur la société et non pas fermé sur la logique partisane". "Si Podemos a une approche similaire à celle-ci, je serais prêt à la mettre en place", a-t-il ajouté.
Le PSOE a remporté les législatives anticipées du 28 avril, ainsi que les élections municipales, régionales et européennes organisées le 26 mai en Espagne.
Les socialistes ont besoin de nouer des alliances avec d’autres partis ou de leur abstention lors du vote d’investiture de Pedro Sanchez, à la tête du nouveau gouvernement espagnol, prévu le 23 juillet courant.