Lors d'un entretien très rare, donné à la chaîne CBS, le dirigeant démocrate a pour la première fois fait savoir qu'il n'avait pas décidé s'il comptait se représenter à la présidentielle américaine de 2024.
«Est-ce une décision définitive que je me représenterai? Cela reste à voir», a-t-il déclaré, tout en affirmant que cela était pour l'instant son «intention».
Depuis son élection en novembre 2020, le président s'est pourtant projeté à multiples reprises jusque dans l'élection de 2024, indiquant qu'il choisirait à nouveau son actuelle vice-présidente, Kamala Harris, pour être sa colistière.
Le tout, pendant que son prédécesseur Donald Trump flirte ostensiblement avec l'idée de briguer un nouveau mandat.
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Plus vieux président jamais élu aux Etats-Unis, Joe Biden fêtera ses 80 ans le 20 novembre. Il aurait 82 ans au début d'un éventuel second mandat, et 86 ans à la fin, un sujet qui a longtemps été tabou dans son camp.
Lors de son interview, le locataire de la Maison Blanche a tenu à répondre à ceux qui doutent de la capacité du quasi-octogénaire à gouverner: «regardez-moi», a-t-il lancé dans un sourire.
A cinquante jours de périlleuses élections de mi-mandat, lors desquelles le président pourrait perdre le contrôle du Sénat et de la Chambre des représentants, Joe Biden a tenu à dresser un portrait très flatteur de la première puissance économique mondiale.
Pandémie «terminée»En décrétant notamment que la pandémie était «terminée» aux Etats-Unis.
«Si vous regardez autour de vous, personne ne porte de masque, et tout le monde a l'air en plutôt bonne forme», a-t-il assuré.
Après la grande campagne de vaccination du printemps 2021, le président américain avait déjà affirmé que l'Amérique avait «pris le dessus» sur le Covid-19. Mais la vague de contaminations issues du variant Omicron avait contraint le dirigeant démocrate à se relancer dans la bataille contre le virus.
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Sur le front de l'inflation -principal angle d'attaque de l'opposition républicaine- Joe Biden s'est là encore voulu confiant.
«Nous allons mettre l'inflation sous contrôle», a-t-il promis, balayant d'un revers de main les statistiques décevantes sur les prix à la consommation, publiées en début de semaine.
Taïwan et la RussieAutre moment phare de cette interview diffusée dimanche: le président des Etats-Unis a jeté un pavé dans la mare en affirmant à nouveau que les troupes américaines défendraient Taïwan si l'île venait à être envahie par la Chine, une déclaration qui devrait provoquer la fureur de Pékin.
A la question de savoir si «des Américains défendraient Taïwan en cas d'invasion chinoise», le dirigeant américain a répondu: «oui, si une attaque sans précédent venait à se produire».
Un porte-parole de la Maison Blanche a toutefois affirmé que la politique des Etats-Unis à l'égard de Taïwan n'avait malgré tout «pas changé».
Joe Biden a aussi dit avoir prévenu son homologue chinois Xi Jinping d'un risque de fuite des investisseurs si Pékin violait les sanctions imposées à la Russie à cause de son invasion de l'Ukraine.
Le 46e président des Etats-Unis a par ailleurs renouvelé sa mise en garde au président russe Vladimir Poutine sur l'utilisation d'armes chimiques ou nucléaires en Ukraine, à l'heure où l'armée ukrainienne mène une importante contre-offensive dans le pays.
«Cela changerait le cours de la guerre d'une façon jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale», a-t-il averti, promettant une réponse «conséquente» des Etats-Unis si cette étape venait à être franchie.