"C'est un moment historique, un jour historique, qui reconnaît que l'espace est au centre de la sécurité nationale et de la défense de l'Amérique", a affirmé le président lors d'une cérémonie à Washington.
Ce commandement, baptisé "Spacecom", "s'assurera que la domination américaine dans l'espace ne soit jamais remise en question ou menacée car nous savons que la meilleure façon d'empêcher les conflits, c'est de se préparer à la victoire", a-t-il ajouté.
Pour Donald Trump, il s'agit de combattre les ennemis des Etats-Unis qui s'attaquent aux "satellites américains qui sont si importants pour les opérations sur les terrains de guerre et pour notre style de vie".
Le "Spacecom" devient le 11e commandement militaire du Pentagone, équivalent par exemple au Centcom, chargé des opérations militaires américaines au Moyen-Orient.
Après le Spacecom, Donald Trump a confirmé la prochaine création d'une "Force de l'espace" qui deviendra une sixième branche de l'armée américaine, aux côtés de l'armée de Terre, l'US Navy, l'US Air Force, le corps des Marines et celui des garde-côtes.
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La "Force" sera formée au sein de l'armée de l'Air, qui supervise depuis les années 50 les opérations militaires dans l'espace.
La mission du Spacecom est multiple: dissuader, défendre, offrir une capacité efficace de combat spatial et former des combattants pour la guerre dans l'espace, selon le Pentagone.
L'objectif est d'assurer sur ce nouveau terrain de combat la suprématie des Etats-Unis, menacée par la Chine et la Russie qui ont développé leurs capacités technologiques.
"Nous sommes les meilleurs du monde dans l'espace aujourd'hui, mais notre niveau de supériorité se réduit. Nous voulons avancer vite et rester en tête", a assuré le général John Raymond, qui dirigera le Spacecom, lors d'un point-presse avant l'annonce officielle.
Les menaces vont du brouillage des communications et des satellites GPS à la frappe d'un missile sol-air contre un satellite "comme l'a fait la Chine en 2007", a affirmé ce général de l'armée de l'Air.
Le Spacecom travaillera avec les alliés traditionnels de Washington: le groupe des "Five Eyes" qui réunit les services de renseignement américain, néo-zélandais, britannique, canadien et australien, ainsi qu'avec l'Allemagne, le Japon et la France, qui a déjà annoncé la création prochaine d'un commandement dédié à l'espace.
"Historiquement, nous n'avions pas besoin d'alliés dans l'espace, qui était un domaine secondaire. C'est devenu très important aujourd'hui", a-t-il dit.
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"L'espace ne sera pas notre talon d'Achille", a renchéri Steve Kitay, ministre adjoint de la Défense chargé des affaires spatiales.
Interrogé sur d'éventuelle recherches sur une vie extra-terrestre, Steve Kitay a précisé que "le Spacecom et la Force de l'espace se focaliser(aie)nt sur la vie sur Terre".
Donald Trump s'était attribué en mars 2018 l'idée de cette Force spatiale mais la Chambre des représentants avait voté un an plus tôt un texte prévoyant la création d'un "Corps de l'Espace".
Le ministre de la Défense de l'époque, Jim Mattis s'y était opposé publiquement, jugeant une sixième branche militaire trop onéreuse et inutile. La cheffe de l'US Air Force, Heather Wilson, avait également fait part de son opposition à cette idée.
En outre, la future Force de l'espace risque de se heurter à l'opposition du Congrès qui doit approuver son financement, estimé à huit milliards de dollars par la Maison Blanche.