"Nous sommes en bonne voie pour remporter la présidentielle, mais il faudra être patient, chaque voix compte": Joe Biden s'est exprimé ce mercredi 4 novembre 2020.
Dans un tweet signalé par Twitter, et une réplique immédiate, Donald Trump a dénoncé le fait que les démocrates étaient en train de "voler l'élection" et a prédit la victoire du camp républicain.
Un peu plus tôt, le président sortant Donald Trump avait remporté dans la nuit de mardi à ce mercredi l'Ohio, un des Etats très disputés et qui était susceptible de basculer dans le camp des démocrates, selon Fox et NBC.
La chaîne Fox News donne également vainqueur Trump au Texas et en Floride, deux Etats incontournables pour sa réélection. Elle attribue en revanche l'Arizona au démocrate Joe Biden.
Si l'Arizona, remporté en 2016 par Donald Trump, tombait dans l'escarcelle de Joe Biden, cela compliquerait la réelection potentielle du candidat républicain.
Aucun autre grand média américain n'a encore confirmé les résultats donnés par Fox, signe de l'extrême fébrilité dans ce scrutin à l'issue incertaine.
Dans un pays traversé par des crises sanitaire, économique et sociale d'une ampleur historique, les Américains se préparaient à une longue nuit, voire de longues journées, à l'issue d'une campagne particulièrement agressive.
Seule certitude: la vague démocrate, espérée par certains dans le camp Biden qui se prenaient à rêver de victoires historiques en Caroline du Nord, en Géorgie ou encore au Texas, n'aura pas lieu.
A défaut de percée dans le Sud, le chemin de Joe Biden vers la Maison Blanche passe désormais par le Nord industriel du pays. L'objectif affiché est de reprendre trois Etats, arrachés sur le fil par Donald Trump en 2016: Wisconsin, Michigan, Pennsylvanie.
Lire aussi : Vidéos. États-Unis: Trump ou Biden? Les Américains aux urnes dans un pays sous tension
Plus à l'ouest, le décompte dans l'Arizona fera l'objet d'une attention particulière. Une victoire de Joe Biden dans cet Etat remporté par l'ancien magnat de l'immobilier il y a quatre ans lui serait très utile dans sa quête de la Maison Blanche.
Preuve de la résistance de Donald Trump, le sénateur républicain Lindsey Graham, l'un de ses proches alliés un temps menacé, a été réélu en Caroline du Sud.
Plus anecdotique, l'ancien médecin de la Maison Blanche Ronny Jackson, connu pour avoir vanté "l'excellente santé" de Donald Trump dont il est devenu un fervent partisan, a été élu mardi à la Chambre des représentants. Se disant "honoré" d'avoir été élu, le Dr Jackson a tweeté: "Je ne m'inclinerai jamais devant les gangs progressistes, et je serai le dirigeant conservateur que vous méritez".
Comme cela était largement anticipé, les démocrates ont gardé le contrôle de la Chambre des représentants, selon les estimations des médias américains.
La course pour le Sénat, aujourd'hui contrôlé par les républicains, restait indécise en milieu de soirée.
Le ton mesuré de Trump Sans surprise, les deux candidats septuagénaires ont rapidement engrangé une série d'Etats qui leur étaient promis. L'Indiana, le Kentucky, l'Alabama, l'Arkansas et le Tennessee, entre autres, pour Donald Trump. L'Illinois, la Virginie, New York, le Colorado, le Delaware ainsi que la capitale fédérale Washington pour Joe Biden.
Dans un tweet envoyé en début de soirée depuis la Maison Blanche, Donald Trump a affiché sa confiance, affirmant que les choses se présentaient "très bien" pour lui à travers le pays.
Quelques heures plus tôt, lors d'une visite à un QG de campagne républicain dans la banlieue de Washington, il avait cependant adopté un ton beaucoup plus mesuré: "C'est de la politique, c'est une élection, on ne sait jamais".
La voix fatiguée par une fin de campagne qui l'a vu enchaîner les meetings à un rythme effréné, le milliardaire de 74 ans a même, fait rare, évoqué une possible défaite: "Gagner est facile, perdre n'est jamais facile. Pour moi, ça ne l'est pas".
Joe Biden, 77 ans, ancien vice-président de Barack Obama, a refusé lui, "par superstition", de se livrer à des pronostics.
Le vieux routier de la politique s'est toutefois dit "confiant".
"Virer Trump"Après une campagne beaucoup plus discrète que celle de son adversaire, le démocrate a sillonné mardi l'Etat-clé de Pennsylvanie, où il est né, effectuant une sorte de pèlerinage dans les lieux de son enfance.
"De cette maison à la Maison Blanche, par la grâce de Dieu", a-t-il écrit sur les murs du domicile de Scranton où il a passé ses jeunes années.
Joe Biden, soutenu par Barack Obama, multiplie les mises en garde contre les conséquences potentiellement dévastatrices sur les institutions démocratiques d'un second mandat Trump, étrillé comme "le pire président" de l'histoire récente des Etats-Unis.
Par contraste, Joe Biden paraît en effet plus fragile. Prompt aux gaffes, cet ancien bègue a encore semblé confus mardi lors d'une prise de parole à Philadelphie, mélangeant ses petites-filles et semblant présenter aux personnes autour de lui son fils Beau, décédé en 2015.
La pandémie lui a toutefois permis d'éviter une trop grande exposition médiatique et il devrait, à en croire les sondages, gagner le vote populaire.
Pour l'emporter, un candidat n'a pas besoin d'être majoritaire en voix au niveau national: il doit obtenir au moins 270 des 538 grands électeurs attribués au niveau des Etats.