La police a indiqué jeudi être toujours à la poursuite d'un homme blanc, âgé d'une vingtaine d'années, aux cheveux blonds et glabre, portant un jean et des grosses chaussures. "Nous avons pu constater qu'il y avait huit individus décédés à l'intérieur de l'église", a expliqué le chef de la police, Gregory Mullen, au cours d'une conférence de presse. Il a précisé que l'un des deux blessés, transportés à l'hôpital le plus proche, y était décédé.
"A ce stade nous avons neuf victimes de ce crime hideux", a-t-il dit, estimant qu'il s'agissait "d'un crime motivé par la haine". Le chef de la police n'a pas donné de précisions sur les identités des victimes. La fusillade s'est produite vers 21H00 locales (01H00 GMT), a précisé la police, dans l'une des plus vieilles églises noires de la ville, l'Emanuel African Methodist Episcopal Church. Le tireur a fait feu pendant une séance d'étude de la bible, une pratique extrêmement courante dans les églises du sud des Etats-Unis, en semaine comme le dimanche.
Malgré un très important déploiement des forces de l'ordre, y compris des moyens aériens, le tireur, que le chef de la police a qualifié de "très dangereux", n'avait toujours pas été retrouvé cinq heures après le drame. "Comme vous pouvez l'imaginer, nous avons trouvé une scène très chaotique quand nous sommes arrivés", a souligné le chef de la police. La police traque le suspect avec des chiens et "nous voulions nous assurer qu'il n'était pas dans les parages pour commettre d'autres crimes", a-t-il ajouté.
Tensions raciales
C'est un nouveau coup dur pour la communauté noire aux Etats-Unis. Même s'il s'agit à Charleston d'un incident de nature très différente, elle avait déjà été très éprouvée depuis l'été dernier par plusieurs homicides commis par des officiers de police blancs contre des hommes noirs non armés.
Depuis Ferguson à l'été 2014 et jusqu'à tout récemment à Baltimore, ces actes, qui restent souvent impunis, ont ravivé les tensions raciales dans le pays et renforcé la communauté dans l'idée que la vie des noirs ne compte pas autant que celle des blancs. C'est l'avènement des smartphones dotés de caméras qui a permis de souligner l'ampleur du problème en révélant instantanément ces événements sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les réactions à l'attaque de mercredi soir ont très rapidement afflué.
La gouverneure de Caroline du sud Nikki Haley a appelé à la prière "en soutien aux victimes de cet acte incompréhensible". Jeb Bush, candidat républicain à la présidentielle, a indiqué sur son compte Twitter, que "nos pensées et nos prières vont aux victimes et aux familles touchées par les tragiques événements de Charleston".
"Des nouvelles terribles de Charleston - mes pensées et mes prières sont avec vous tous", a aussi twitté Hillary Clinton, candidate démocrate à la présidentielle qui était en réunion électorale à Charleston mercredi. Mike Huckabee, un autre Républicain en course par la Maison Blanche, a également joint ses prières. En revanche, ni le président Barack Obama, ni la ministre de la Justice Loretta Lynch n'avaient encore réagi jeudi vers 06H00 GMT.
Pendant quelques minutes, des images des télévisions locales ont fait penser que le tueur avait été arrêté moins de deux heures après l'attaque. Elles ont montré un jeune homme qui pouvait correspondre au signalement, menotté et encadré par deux officiers, mais la police a indiqué qu'elle continuait à rechercher un suspect.