Union européenneL'Union européenne a ajouté le président russe Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la liste des responsables russes visés par des sanctions.
Cette décision a été adoptée vendredi lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, décidée pour entériner le paquet de sanctions adopté jeudi soir par les chefs d'Etat et de gouvernement des 27.
La liste de ces sanctions, les plus «dures» jamais prises par l'UE, selon son chef de la diplomatie Josep Borrell, prévoit entre autres de limiter drastiquement l'accès de la Russie aux marchés de capitaux européens. L'UE va aussi réduire l'accès de la Russie à des «technologies cruciales», en la privant de composants électroniques et de logiciels.
Cela inclut notamment l'interdiction d'exporter vers la Russie des avions, pièces et équipements de l'industrie aéronautique et spatiale, ainsi que des technologies de raffinage pour l'industrie pétrolière.
En outre, des dizaines de responsables russes sont désormais persona non grata dans l'UE et leurs avoirs bloqués.
Le Bélarus, accusé d'être impliqué dans les opérations russes, sera aussi frappé de sanctions supplémentaires.
Trois pays orientaux de l'UE - la Pologne, la République tchèque et la Bulgarie - ont annoncé vendredi la fermeture de leur espace aérien aux compagnies russes.
Etats-Unis
Le président américain Joe Biden a durci vendredi les mesures prises à l'encontre de la Russie, ajoutant comme l'ont fait les 27 et Londres, Poutine et Lavrov à la liste des responsables russes sanctionnés, qui sont désormais interdits de se rendre sur le sol américain. Un acte rarissime et fortement symbolique.
Les Etats-Unis vont aussi sanctionner le «Russian Direct Investment Fund», un fonds souverain de la Russie ayant vocation à attirer des investissements dans l'économie russe.
La première tranche des sanctions américaines concerne quatre banques russes, dont les deux plus grandes du pays, Sberbank et VTB Bank, et plus de la moitié des importations technologiques de la Russie supprimées.
Le géant de l'énergie Gazprom et d'autres grandes entreprises du pays - 13 au total - ne pourront plus pour leur part lever d'argent sur les marchés financiers occidentaux, une sanction qui avait déjà été prise contre le gouvernement russe lui-même.
Les Etats-Unis ont également allongé la liste des oligarques russes pénalisés et restreint les exportations vers la Russie de produits technologiques destinés aux secteurs de la défense et de l'aéronautique.
Washington a également annoncé des sanctions contre 24 personnes et organisations bélarusses, accusées d'avoir soutenu et aidé l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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Royaume-Uni
Le Royaume-Uni a éaglement gelé les avoirs de Poutine et Lavrov et banni les avions privés des oligarques russes du ciel britannique. Londres avait auparavant interdit à la compagnie aérienne Aeroflot de desservir le Royaume-Uni et avait décidé de sanctions ciblant le secteur bancaire, les exportations de technologies et cinq hommes d'affaires.
En plus de cinq banques déjà sanctionnées mardi, le géant public bancaire russe VTB est visé et voit ses actifs sur le sol britannique gelés, tout comme le fabricant d'armes Rostec.
Canada
Le Premier ministre Justin Trudeau a lui aussi décidé des sanctions contre Poutine et Lavrov, et indiqué être favorable à la suspension de la Russie du système de paiement bancaire international, SWIFT. Il a également annoncé des sanctions à l'encontre du Bélarus.
Au total, environ 60 individus et entités, appartenant au cercle du pouvoir russe, dont la firme privée de sécurité Wagner, seront sanctionnés.
Le Canada a également suspendu les permis d'exportation pour la Russie, pour une valeur de plus de 700 millions de dollars canadiens (487 millions d'euros) et visant notamment des entreprises du secteur aérospatial, minier et des technologies de l'information.
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Asie-PacifiqueLes réactions dans cette partie du monde sont moins unanimes. L'Inde, qui a des relations étroites avec la Russie, s'est jusqu'à présent refusé à prendre des sanctions.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a en revanche imposé des mesures visant les exportations de semi-conducteurs et des institutions financières. Kishida a également annoncé d'autres mesures «sur les exportations vers les organisations russes liées à l'armée» et sur des «biens à usage général comme les semi-conducteurs et les articles figurant sur une liste restreinte basée sur des accords internationaux».
Taïwan a également annoncé son intention de prendre des sanctions, contrairement à la Chine.
L'Australie a accentué samedi ses sanctions en ciblant notamment des oligarques et tous les membres du Parlement russe, ainsi que des figures du gouvernement du Bélarus. Canberra se prépare à sanctionner personnellement Poutine et Lavrov.
L'Australie avait précédemment annoncé des sanctions à l'encontre de huit des principaux conseillers en sécurité de Poutine et de 25 autres personnes, ainsi que de quatre entités fournissant des équipements militaires et de quatre institutions financières.
Suisse
La Suisse a décidé jeudi de ne pas s'aligner sur les sanctions occidentales envers la Russie, mais va prendre les mesures nécessaires pour éviter d'être utilisée comme base de contournement par Moscou, a déclaré le président suisse Ignazio Cassis.