Foreign Affairs Magazine: le régime algérien est au bord de l’implosion

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L’Algérie souffre aujourd’hui d’une précarité institutionnelle avancée, exacerbée par l’effet conjugué de l’immobilisme et des différents défis internes et externes qui risquent de “plonger le pays dans le désordre”, écrit l’influent magazine US Foreign Affairs.

Le 01/06/2016 à 07h41

"Aujourd’hui encore, l’Algérie demeure sous la coupe d’un régime constitué de l’appareil militaire, de sécuritaires et d’élites politiques”, explique l’auteur de cette analyse, Francisco Serrano, pour qui le pouvoir algérien opère avec en toile de fond “des signes de déliquescence qui atteste d’un régime politique évidé” dans un article du magazine US Foreign Affairs, que publie le prestigieux think tank Council on Foreign Relations.

La chute des prix de pétrole, note-t-il, a fortement obéré l’économie algérienne avec pour effets l’augmentation du chômage, qui a pris la même courbe ascendante que “la frustration ressentie par les citoyens face au caractère endémique de la corruption et de la bureaucratie étatique”, en faisant observer que ce constat a ravivé les mouvements de protestation à travers l’Algérie.

“Cette pression intervient à un mauvais moment pour les élites dirigeantes en Algérie, qui peinent à imaginer et à mettre en place l’après-président Bouteflika”, souligne le magazine US, qui rappelle que ce dernier “a été rarement aperçu en public, ce qui amène beaucoup à s’interroger sur le rôle qu’il joue dans la gestion des affaires quotidiennes du pays”.

Francisco Serrano, qui a récemment visité l’Algérie, fait remarquer que “les Algériens savent comment leur pays est géré : les décisions sont d’abord prises sous le sceau du secret, puis elles sont soumises au conseil des ministres ou au parlement pour leur conférer un vernis de légalité et de légitimité politique”. “Ceci a été le cas depuis l’indépendance de l’Algérie”, assure la publication américaine.

Chaque jour, poursuit la publication, les Algériens manifestent contre le chômage, l’inflation, et le déficit en matière de logements et bien d’autres services, en relevant que “les manifestants en Algérie ne disposent pas des moyens leur permettant de véhiculer leurs doléances, moyens dont disposent généralement les partis politiques et les syndicats

Le 01/06/2016 à 07h41