Ce sont les plus lourdes peines jamais prononcées dans ce type de dossier, le tribunal correctionnel de Grasse (sud-est) ayant indiqué vouloir faire "une application particulièrement stricte de la loi" dans un souci "d'exemplarité pénale".
Les deux prévenus ont également été condamnés à verser chacun 30.000 euros en réparation au Fonds de garantie des victimes du terrorisme et d'autres infractions (FGTI).
Lors de deux affaires similaires jugées récemment en région parisienne, les peines prononcées avaient été de six mois avec sursis et d'un an ferme.
Ces deux concubins, un homme de 36 ans et une femme de 29 ans, parents de deux enfants de 6 et 7 ans, ont reconnu les faits devant le tribunal. Ils avaient affirmé avoir été présents le soir du 13 novembre 2015 près du Stade de France, à Saint-Denis. La prévenue avait notamment soutenu avoir été "soufflée" par une explosion lors de l'attentat perpétré par des kamikazes se réclamant du groupe terroriste Daech.
Ils ont dépensé l'intégralité des 60.000 euros perçus, notamment dans l'achat de véhicules destinés à la revente.
Les deux escrocs ont été démasqués lorsqu'ils ont déposé une autre demande d'indemnisation, cette fois à la suite de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016.
Le FGTI avait alors saisi les services de police. L'enquête menée a pu établir que le soir du 13 novembre, ils étaient en réalité ensemble à Antibes, et non à Paris comme ils le prétendaient.
Fin novembre 2016, 2.444 victimes avaient été indemnisées à la suite des attentats de Paris, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, pour un montant de 46,5 millions d'euros, selon le Fonds d'indemnisation.