L'imam est poursuivi "pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence (...) en raison de l'origine ou de l'appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée", a indiqué, ce mardi 5 janvier 2021 à l'AFP, Me Simon Cohen, l'un des avocats des parties civiles (les associations Licra et Crif), confirmant une information de la Dépêche du Midi.
La date de l'audience n'a pas encore été fixée. Le parquet de Toulouse avait ouvert une enquête préliminaire en 2018 après avoir reçu un signalement émanant du préfet local qui visait une vidéo datant de décembre 2017 dans laquelle on voit l'imam de la grande mosquée de Toulouse prêcher devant les fidèles en langue arabe.
Selon le texte sous-titré en anglais, Mohamed Tataï déclare notamment: "[Le prophète Mohammed] nous a parlé de la bataille finale et décisive: le jugement dernier ne viendra pas jusqu'à ce que les musulmans combattent les juifs".
Suite à l'émoi provoqué par la diffusion de cette vidéo, l'imam -dont le nom est orthographié Tataiat ou Tataï selon les transcriptions- avait invoqué une "traduction pas fidèle" qui "n'est pas le vrai sens du hadith" (le texte religieux) qu'il cite dans la vidéo.
Cet homme, originaire d'Algérie, avait été mis en examen, suite à ces propos, en décembre 2018.
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Sollicités par l'AFP, ses avocats n'étaient pas joignables dans l'immédiat.
"Le caractère opportuniste d'un tel renvoi devant le tribunal correctionnel n'échappera à personne dans un contexte éminemment politique", ont déclaré les avocats William Bourdon, Vincent Brenghart et Jean Iglésis, au quotidien local La Dépêche du Midi.
Pour eux, "Monsieur Tataiat, qui a toujours été en bons termes avec les représentants de la communauté juive, s'est largement expliqué sur le sens de son prêche et sur l'exclusion totale de toute incitation à la haine". Il plaideront la relaxe, affirment-il.
Depuis son discours contre le séparatisme et l'islam radical début octobre, Emmanuel Macron a accentué sa pression sur les instances dirigeantes de l'islam en France pour lutter contre l'influence étrangère, la radicalisation et l'islam politique.
L'objectif du président de la République française est de mettre fin, d'ici quatre ans, à la présence en France de 300 imams étrangers, "détachés" par la Turquie, le Maroc et l'Algérie.