«Un immense merci au Président de la République et à la Première ministre de la confiance et de l'honneur qu'ils me font», a sobrement réagi l'intéressée sur Twitter.
Entrée au Quai d'Orsay à sa sortie de l'ENA, la prestigieuse école des élites françaises, Catherine Colonna, qui a grandi dans une ferme du centre de la France et dont le père est corse, est connue pour avoir été l'un des visages de la diplomatie française des années Chirac.
Elle a été pendant près de dix ans -un record de longévité-, de 1995 à 2004, la porte-parole de la présidence de Jacques Chirac, dont elle a gagné une totale confiance au fil des déplacements à l'étranger et des réunions.
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«C'est une grande professionnelle, solide, rigoureuse, attentive, et elle n'a jamais commis d'erreur pendant tout son porte-parolat», assure un ancien journaliste politique qui l'a côtoyée.
«Un bon petit soldat de la République», écrivait le quotidien de gauche Libération dans un portrait qu'il lui avait consacré en 2004.
Pendant la crise irakienne, qui a entraîné au début des années 2000 une grave détérioration des relations franco-américaines, Catherine Colonna a défendu avec passion le refus français de prendre part à la guerre déclenchée en 2003 par les Etats-Unis.
Après l'Elysée, elle a fait un bref passage, en 2004, à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC), organisme de régulation et de financement du cinéma français. Avant de retourner aux affaires publiques en 2005, où elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes du gouvernement de Dominique de Villepin, jusqu'en 2007.
Europe de l'EstAprès un passage à l'UNESCO, puis dans le privé, elle est nommée ambassadrice à Rome de 2014 à 2017, puis à Londres depuis 2019. Elle a dû y gérer une période très agitée, en pleine négociation sur le Brexit, et a même été convoquée une fois au Foreign Office, évènement rarissime dans les relations entre alliés.
Catherine Colonna arrive dans un ministère en proie au «malaise», où un appel à la grève a été lancé pour le 2 juin par six syndicats et un collectif de 400 jeunes diplomates. Ils protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle actant la «mise en extinction» progressive d'ici à 2023 du prestigieux corps diplomatique.
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La nomination d'une diplomate de carrière connaissant parfaitement le Quai d'Orsay peut être vu comme un signe de bonne volonté, estiment certains diplomates. «Il faudra juger sur pièces», estime un autre, plus prudent, affirmant que Catherine Colonna a «une réputation catastrophique en matière de management».
Première de ses homologues étrangères à réagir, la cheffe de la diplomatie allemande s'est félicitée de l'arrivée «d'une partenaire enthousiaste pour une Europe forte dans le monde».
«C'est une bonne nouvelle, elle connaît bien l'Europe et l'Europe de l'Est en particulier», a assuré de son côté une source diplomatique d'un pays d'Europe de l'Est.