Les services de renseignement français auraient identifié le planificateur des attentats terroristes qui ont endeuillé Paris en novembre dernier, selon le patron de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) Bernard Bajolet.
Présenté auparavant comme le "cerveau" présumé des attentats du 13 novembre dernier, Abdelhamid Abaaoud, tué cinq jours après ces attaques dans un assaut de la police à Saint-Denis en région parisienne, n'était que le coordinateur de ces attaques, avait confirmé le chef de la DGSE lors de son audition devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, réunie à huis clos le 24 mai dernier.
"Nous connaissons le commanditaire mais je resterai discret sur ce point", a-t-il indiqué, refusant de donner plus d'éléments sur l'identité du cerveau de ces attentats.
Pour le patron de la DGSE, Abdelhamid Abaaoud était le "coordinateur" de ces attaques mais il n'a pas planifié l'opération. Il a également confirmé que ses services étaient sur la trace du réseau terroriste depuis janvier 2015, au moment où le jihadiste se trouvait à Athènes.
Il a fait savoir, à cet effet, que les moyens humains, techniques et de coopération avec les partenaires, qui ont été mis en oeuvre pour l'arrêter, n'ont donné aucun résultat.
Interrogé sur les failles des services de renseignement français, Bertrand Bajolet a reconnu que les attentats du 13 novembre "marquent bien un échec du renseignement extérieur". Il a, en revanche, salué les actions menées par ses services pour contrer la menace terroriste et l'entraver par tous les moyens, rappelant que depuis 2013, 69 opérations ont été conduites par la DGSE, qui ont permis d'éviter des attentats "contre des intérêts français à l'étranger" et six autres visaient à protéger des intérêts occidentaux.
La menace djihadiste nécessite une lutte de "très longue haleine" et la France doit avant tout s’armer " moralement", a-t-il estimé.