Face à cette position de l’Exécutif, les syndicats menacent de durcir leurs mouvements, ce qui risque de plonger le pays dans la paralysie à quelques jours de l’Euro 2016 de football, qui débute le 10 juin.
Ce véritable bras de fer avait pris de l’ampleur après la décision du gouvernement, qui en l’absence d’une majorité, avait décidé de recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer le projet de loi sans vote à l’Assemblée nationale.
Cette épreuve de force s’est poursuivie cette semaine après l’annonce par le Premier ministre Manuel Valls que "l'État fait preuve de la plus grande fermeté et d'une très grande détermination", et qu’il n'y aura pas de retrait du projet de loi de Travail.
Le président François Hollande estime, pour sa part, qu'il s'agit d’"une stratégie portée par une minorité" opposée au texte, alors que les centrales syndicales menacent d’étendre leurs mouvements aux centrales nucléaires, faisant planer le risque sérieux de coupure de courant.
L’impact de ces mouvements et notamment le blocage des raffineries et des ports pétroliers se fait de plus en plus sentir et a eu des répercussions à la fois sur la vie quotidienne des citoyens et sur l’ensemble de l’économie.
De gros risquesLes pouvoirs publics, en collaboration avec l'Union française des industries pétrolières (Ufip), ont commencé à puiser dans les stocks des réserves stratégiques, une mesure qui n’a pas été prise depuis l’automne 2010, lors des grèves contre la réforme des retraites.
Par ailleurs, ce mouvement social qui dure, met le gouvernement sous pression maximale, d’autant plus que les grévistes peuvent mettre à mal l’Euro 2016 de football, le syndicat CGT appellant à une grève illimitée à partir du 2 juin dans la régie autonome des transports parisiens (RATP), ce qui risque de plonger l’Ile-de-France dans la paralysie.
Selon un sondage publié mercredi par des médias français, 61% des Français jugent que si la situation continue de se dégrader jusqu'à affecter l'organisation de la compétition sportive, ce sera la faute du gouvernement qui a pris "de gros risques en voulant passer en force sur la loi Travail", alors que seules 37% des personnes interrogées évoquent "l'irresponsabilité des syndicats radicaux".
Pour deux Français sur trois, le gouvernement, qui reste inflexible, gère mal la loi Travail et la contestation qu'elle engendre, relève le sondage qui fait remarquer que même la majorité des sympathisants de gauche (61 %) pointent du doigt le gouvernement.
Par ailleurs, nombreux sont ceux à estimer qu'un Euro 2016 perturbé nuirait à l'image de la France (71 %), au tourisme (70 %), aux investissements en France (63 %) et, plus généralement, à la croissance (58 %), précise le sondage.